La Chine régule le chaos numérique… Le Maroc a besoin d’une démarche similaire.

La Chine régule le chaos numérique… Le Maroc a besoin d’une démarche similaire.

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En Chine, il est devenu impossible pour quiconque de s’exprimer sur des sujets sensibles sans qualifications claires. Les autorités ont imposé de nouvelles règles obligeant les influenceurs traitant de domaines tels que la médecine, le droit, l’éducation ou la finance à prouver leurs diplômes ou leurs expériences professionnelles. Les grandes plateformes, comme Douyin et Weibo, sont désormais tenues de vérifier ces qualifications, sous peine de sanctions pouvant atteindre 13 000 dollars américains, soit environ 15 millions de dirhams marocains.

L’objectif de cette démarche est de lutter contre la désinformation numérique et de protéger le public des informations erronées. Pékin a choisi de faire de la compétence une condition essentielle pour s’exprimer sur les affaires publiques, car l’espace numérique n’est plus un simple loisir, mais un lieu où se forgent des opinions et se dirigent les esprits.

En revanche, le Maroc traverse une situation différente. Les influenceurs s’expriment sur tous les sujets : politique, psychologie, relations familiales, affaires publiques. Certains se présentent comme « analystes » ou « experts » sans aucune certification ni formation. Pourtant, ils rassemblent des centaines de milliers d’abonnés et influencent les opinions bien plus que les institutions ou les véritables spécialistes.

Le plus inquiétant est que certains journalistes se laissent également entraîner dans ce désordre. Ils publient sans vérifier, commentent sans connaître, et commettent des erreurs dans leurs analyses. Le résultat est une vaste désinformation du public et une perte progressive de la confiance du public envers les médias.

Les autorités marocaines doivent aujourd’hui établir un cadre juridique clair régissant le contenu numérique et imposer des normes professionnelles à ceux qui traitent de questions sensibles. Les plateformes locales doivent également assumer leur part de responsabilité en vérifiant l’identité et les qualifications des influenceurs, à l’instar de ce qui se fait en Chine.

La liberté numérique ne signifie pas anarchie. Chaque citoyen a le droit d’exprimer son avis, mais personne ne devrait se présenter comme un expert dans des domaines qu’il ne maîtrise pas. Protéger l’espace numérique contre la désinformation est une responsabilité de l’État, qui ne peut être laissée à l’arbitraire des plateformes ou au désir d’exposition des influenceurs.

Le Maroc a besoin aujourd’hui d’une démarche courageuse qui équilibre la liberté d’expression et la garantie de la crédibilité, car l’espace numérique est devenu un domaine qui impacte directement la conscience collective et l’ensemble du débat public.

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