Dans le cadre du débat suscité par l’annulation des subventions à l’investissement destinées aux cliniques privées, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amin Tahraoui, a souhaité clarifier sa position sur ce sujet sensible. Il a affirmé que sa décision ne signifie pas une rupture avec le secteur privé, mais qu’il s’agit d’un appel à réévaluer la relation entre l’État et ce secteur, ainsi qu’à réguler les mécanismes de soutien et d’encouragement de manière à servir l’intérêt général.
Lors de son intervention dans une émission diffusée sur la chaîne 2M lundi soir, Tahraoui a indiqué qu’un certain nombre de demandes de bourses d’investissement avaient été soumises à la Commission nationale des investissements. Il a précisé que ces demandes ne relèvent pas des prérogatives du ministère de la Santé, mais qu’elles sont examinées par une commission gouvernementale spécialisée qui évalue les projets en fonction de leur capacité à créer des emplois et à générer de la valeur ajoutée.
Le ministre a également mentionné qu’en tant que responsable au sein de son secteur, il a assisté aux travaux de cette commission et a pris connaissance de sept demandes liées à l’investissement dans le secteur de la santé privée. Il a confirmé que certaines de ces demandes ont été examinées et ont reçu un accord préliminaire. Cependant, il a appelé à la prudence et à une réévaluation de la relation avec ce secteur, notamment en ce qui concerne les incitations à l’investissement dans les cliniques privées.
Tahraoui a insisté sur le fait que le soutien public devrait être dirigé vers les projets qui servent réellement l’intérêt public. Il a souligné que le secteur de la santé privée bénéficie déjà du « Amo solidarité », où les coûts des soins pour les patients sont couverts par le Fonds national de sécurité sociale, ce qui en fait un secteur indirectement incitatif.
Il a affirmé que le secteur privé peut jouer un rôle de soutien pour le secteur public, en particulier dans les zones reculées et défavorisées, où il est difficile pour l’État de satisfaire à tous les besoins, mais cela doit se faire sous des conditions claires. Celles-ci incluent l’interdiction d’employer des médecins travaillant dans des hôpitaux publics, ainsi que la non-construction d’établissements de santé privés à proximité des hôpitaux universitaires, afin de ne pas détourner leurs ressources humaines et leurs patients.
Le ministre a estimé qu’il n’y a pas de divergence fondamentale avec le secteur privé, et que celui-ci investit dans le domaine de la santé depuis plusieurs années, bien que son développement ait connu une accélération significative dernièrement, en parallèle avec le lancement du chantier de la protection sociale et de l’extension de l’assurance maladie obligatoire, ce qui a entraîné une demande croissante pour les services de santé dans les deux secteurs.
En conclusion, Tahraoui a confirmé que son refus de certaines demandes de soutien ne signifie pas une opposition au secteur privé ou une limitation de ses activités, mais plutôt une volonté de rationaliser l’investissement public et de garantir qu’il soit orienté vers les véritables priorités des citoyens et du système de santé dans son ensemble.