L’Ordre des avocats de Tanger, qui célèbre son centenaire, est une institution à la fois honorable et en harmonie avec son histoire, se projetant vers un avenir prometteur. Cet ordre, qui s’illustre dans les domaines juridique, professionnel et militant en faveur des droits, joue un rôle actif et vital dans le projet national visant à établir et renforcer les piliers d’un État de droit. À travers cette institution, la défense devient un partenaire garantissant l’indépendance du pouvoir judiciaire et sa capacité à rendre des jugements et décisions reflétant la vérité, incarnant ainsi la justice et le droit.
Cet ordre ancien et prestigieux a formé une élite d’avocats qui exercent leur mission avec fierté, dignité et compétence, admirés dans tous les recoins des palais de justice où ils ont œuvré pour protéger les droits des citoyens ainsi que ceux des accusés, veillant à ce que soient respectés le droit à un procès équitable et l’application juste de la loi. Il a également donné naissance à des personnalités engagées ayant participé, avec conscience, dévouement et responsabilité, à des réformes et changements, luttant pour un Maroc inclusif, marqué par l’égalité des droits et l’équité des chances, et aspirant à établir une véritable société démocratique, moderne et en développement.
À titre d’exemple, l’ordre des avocats de Tanger compte parmi ses membres l’ancien bâtonnier, feu Abdelrahman Youssoufi, un militant de gauche ancré dans le mouvement national. Il fut le leader du Parti de l’Ittihad de l’Action Alternative, qui accepta l’invitation du défunt roi Hassan II de former un gouvernement de consensus durant une période historique délicate, plaçant l’intérêt national au-dessus des intérêts partisans. Ce choix témoigne d’un sens élevé de la patrie et met en avant l’intégrité et l’éthique de l’avocat, ainsi que les principes d’un homme d’État ayant une vision stratégique qui place avant tout la stabilité de la société et ses intérêts.
Cet ordre a aussi vu émerger le grand défenseur des droits, feu Abdel Salam Baqiwī, qui a présidé l’Association des barreaux du Maroc. Sous sa direction, l’association a connu un essor, s’intéressant non seulement aux aspects professionnels et culturels, mais également aux dimensions juridiques, politiques et nationales, notamment en ce qui concerne la constitution. L’association a contribué par des mémoires et des plaidoiries à la rédaction du projet constitutionnel, mettant en avant les droits et les questions liées au pouvoir judiciaire, propositions qui ont été toutes acceptées.
Actuellement, l’institution est dirigée par Monsieur le bâtonnier Anouar Belouki, un jeune militant des droits ayant acquis une expérience dans le Forum des droits de l’Homme du nord du Maroc. Cette organisation nationale, avec une approche régionale, a vu plusieurs de ses idées et de son programme d’action adoptés par des instances d’État et des projets gouvernementaux qui prennent désormais en compte les spécificités territoriales, dans le but de parvenir à une justice territoriale et à des plans de développement pour remédier à l’exclusion et à la marginalisation dont a longtemps souffert la région du Rif au nord du royaume.
Monsieur le bâtonnier se distingue par son sens humaniste et sa vision professionnelle qui défend le fondement des droits humains, respectant la liberté d’expression et l’essence même de la mission de la défense, en insistant sur le besoin d’une reconnaissance constitutionnelle de celle-ci. Il s’engage également à protéger la dignité de l’avocat et son droit à un environnement approprié et sain, adoptant une méthodologie fondée sur la proximité et l’ouverture à tous, tout en développant une vision stratégique au-dessus des considérations personnelles, plaçant l’institution au-dessus de tout cela, ce qui impose à l’Ordre l’engagement et la discipline de ses membres en harmonie avec cette vision avancée, qui prône la modernité et la progressivité tant dans le principe que dans l’action.
L’Ordre des avocats, avec son histoire nationale prestigieuse et cette dynamique qui a établi des normes et des traditions solidifiant la profession de l’honneur et du droit, incarne une profession de noblesses et de défense des valeurs légales et de la justice, à travers l’élite d’avocats et d’avocates qu’il a formées, tant des leaders que des jeunes. Tous ces indicateurs et facteurs suscitent l’espoir d’un avenir prometteur où l’avocature et les avocats de l’Ordre de Tanger se distingueront aussi bien humainement que professionnellement, dans un cadre d’égalité et d’équité des chances, occupent une place pionnière au sein de la société.
Par : Monsieur Abd Elhamid Elabbas, avocat à l’Ordre de Tanger.






