هبة répond aux revendications de la génération Z : « Le changement ne se fait pas en dehors des institutions »
Dans le cadre des réactions continues aux manifestations dirigées par la génération Z, qui ont exprimé des revendications parmi lesquelles le limogeage du gouvernement actuel, le Ministre de la Justice, Abdellatif Wahbi, a affirmé que tout changement politique, y compris la question du maintien ou du départ du gouvernement, ne peut se produire en dehors du cadre de la constitution marocaine. Wahbi a ajouté, lors d’un entretien avec la chaîne « Al Arabiya » le vendredi 3 octobre 2025, que « la constitution ne stipule pas le renversement du gouvernement en raison de manifestations dans la rue ».
Le ministre a précisé que le cœur du problème ne concerne pas la survie du gouvernement, mais la recherche des véritables raisons qui ont poussé les jeunes à manifester, et de travailler à y remédier en profondeur, déclarant : « Le problème réside dans les questions qui dérangent les jeunes, pas seulement dans le changement de gouvernement ».
Concernant les demandes d’amélioration des conditions du secteur de la santé, Wahbi a indiqué que le gouvernement avait fait des efforts significatifs en matière d’infrastructure, en construisant de nouveaux hôpitaux. Cependant, il a reconnu que ces efforts ne suffisent pas face à l’émigration de plus de 700 médecins marocains chaque année vers l’étranger. Il a également souligné que « la loi n’interdit pas aux étudiants de poursuivre leurs études médicales à l’étranger », en référence au débat en cours sur la formation des cadres de santé.
S’exprimant sur la responsabilité du gouvernement actuel dans la gestion des crises, Wahbi a souligné que de nombreux problèmes actuels résultent d’accumulations de politiques passées, affirmant que « les grandes décisions ne sont pas prises par un seul gouvernement, mais nécessitent dix gouvernements successifs pour construire une vision sectorielle intégrée », tout en insistant sur le fait que « ce que fait le gouvernement actuel aujourd’hui sera confronté par le prochain gouvernement à l’avenir ».
Quant à l’éventualité d’ouvrir un dialogue direct avec les jeunes manifestants, le Ministre de la Justice a clarifié que le dialogue doit se faire dans le cadre institutionnel défini par la constitution, en soulignant que « la protestation est un droit constitutionnel, mais il n’est pas possible de la revendiquer tout en sortant en même temps des voies que la constitution établit pour exercer ce droit ».
Concernant les mineurs arrêtés à la suite d’incidents de violence et de vandalisme survenus dans certaines villes, Wahbi a affirmé que ces enfants ne peuvent pas être tenus entièrement responsables, précisant : « Le mineur n’a pas de responsabilités, mais des droits. Nous traiterons avec lui par des procédures légales spéciales, tenant compte de son âge et de ses limites de conscience juridique ».
Il a ajouté que certains de ces mineurs étaient sortis dans la rue sous l’influence d’une réalité virtuelle où le concept d’État ou de violence légitime n’existe pas, considérant que « ce qui s’est passé n’est pas seulement le résultat de conditions sociales difficiles, mais aussi du manque de conscience des limites de la liberté et de la responsabilité ».
En conclusion de ses déclarations, le Ministre de la Justice a insisté sur le fait que la manière dont l’État traitera cette catégorie sera à la fois légale et humaine, loin de tout raisonnement vindicatif, affirmant : « Ce sont nos enfants, nous devons les protéger et les orienter, pas nous venger d’eux ».