Nadia Fettah : 80 % des transactions africaines en devises étrangères, et le Maroc établit un modèle d stabilité et d’investissement.

Nadia Fettah : 80 % des transactions africaines en devises étrangères, et le Maroc établit un modèle d stabilité et d’investissement.

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نادية فتاح العلوي

Nadia Fettah : 80 % des transactions africaines se font en devises étrangères, et le Maroc ancre un modèle de stabilité et d’investissement

Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a averti qu’environ 80 % des transactions économiques entre les pays africains s’effectuent en devises étrangères, ce qui entraîne une augmentation des coûts et freine l’intégration économique continentale. En revanche, elle a souligné des initiatives prometteuses susceptibles de renforcer l’intégration financière africaine, comme le Système africain de paiement et de règlement (PAPSS), qui permet les transferts en monnaies locales et fait économiser des milliards de dollars chaque année.

Lors de son discours d’ouverture au « Sommet financier africain » (AFIS 2025), qui s’est tenu ce lundi à Casablanca, Nadia Fettah a mis en avant des projets visant à relier les marchés boursiers africains, à encourager les investissements mutuels et à promouvoir l’essor des entreprises de technologie financière. Elle a affirmé que tous ces éléments représentent des outils efficaces pour soutenir l’inclusion financière et établir la souveraineté économique du continent.

La ministre a également insisté sur le fait que le débat sur la réforme du système financier mondial doit adopter une approche multilatérale impliquant pleinement les pays africains, précisant que ces derniers sont souvent marginalisés dans l’élaboration des règles financières et monétaires internationales, malgré leurs solides atouts en matière de discipline financière, d’expansion bancaire et de dynamique numérique. Elle a ajouté : « Le Maroc, avec humilité mais détermination, contribue à cette dynamique vers une indépendance financière africaine. »

Elle a souligné que l’économie marocaine repose aujourd’hui sur des bases solides, avec une croissance prévue d’environ 5 % cette année, un déficit budgétaire en diminution progressive et une inflation sous contrôle. Elle considère que les réformes fiscales et sociales, ainsi que le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et la transition énergétique, illustrent un modèle africain fondé sur la stabilité et l’investissement productif.

Nadia Fettah a également salué le rétablissement par l’agence de notation Standard & Poor’s d’une bonne note de crédit pour le Maroc, considérant cela comme le reflet de la capacité du Royaume à transformer les défis en opportunités et à faire du résilience un levier de croissance et de développement. Cependant, elle a ajouté que « le véritable défi ne réside pas dans la réalisation de la croissance, mais dans sa transformation en indépendance économique et en solidarité effective entre les pays du continent. »

Elle a attiré l’attention sur le fait que l’Afrique épargne chaque année des centaines de milliards de dollars, mais qu’une proportion infime de ces ressources est investie sur le continent, ce qui constitue une véritable paradox. Elle a appelé à la construction d’un système financier africain intégré capable de mobiliser l’épargne locale et de l’orienter vers de grands projets de développement, en affirmant que les banques, les compagnies d’assurance et les entreprises de fintech africaines « détiennent les clés de l’avenir, mais restent dispersées et inéquitables. »

Pour conclure son intervention, la ministre a tenu à exprimer sa fierté concernant la décision historique adoptée par le Conseil de sécurité, qui a consacré l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine comme la seule solution au conflit sur le Sahara marocain, considérant cela comme une victoire décisive pour la cause nationale.

Casablanca accueille depuis ce lundi le lancement des activités du « Sommet financier africain 2025 », l’un des événements économiques les plus marquants du continent, réunissant des ministres, des gouverneurs de banques centrales, des entrepreneurs et des responsables de divers pays africains.

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