La Zambie entre dans la course à la production de voitures électriques face aux ambitions du Maroc dans le secteur.
Le gouvernement zambien commence à prendre des mesures concrètes pour changer sa position sur le marché mondial, passant d’un simple fournisseur de cuivre brut à un acteur clé dans les chaînes d’approvisionnement des voitures électriques. Alors que le Maroc continue de renforcer sa position de leader dans ce secteur en Afrique, la Zambie vise à développer la production de composants pour voitures électriques à proximité de ses riches mines de cuivre, ce qui est essentiel pour les batteries et les câbles, capitalisant sur son statut de deuxième producteur de cuivre en Afrique.
Le gouvernement zambien a lancé un appel direct aux entreprises mondiales fabriquant des voitures électriques pour qu’elles établissent leurs usines dans le pays. Cela permettrait de tirer parti de plus de 2,1 milliards de tonnes de réserves de cuivre et de créer de la valeur ajoutée localement, plutôt que d’exporter le cuivre à l’état brut. Le ministre des Finances, Situmbeko Musokotwane, a annoncé des discussions avancées avec des investisseurs internationaux pour créer des usines près des mines, avec un accent particulier sur l’exportation vers l’Afrique du Sud et l’attraction d’entreprises asiatiques intéressées par l’investissement dans ce domaine.
Parallèlement, le Maroc continue d’affirmer sa position en tant que plateforme industrielle intégrée pour la production de voitures électriques, renforçant son emplacement stratégique proche de l’Europe et développant un solide réseau de relations d’investissement, notamment avec des partenaires asiatiques. Le royaume a augmenté sa capacité de production de 53 %, atteignant 107 000 voitures électriques par an d’ici la fin de 2025. De grands projets de production de composants de batteries ont également été lancés en collaboration avec des géants de l’industrie chinois, tels que Guotai et BTR, avec des prévisions d’ouverture de la première usine de composants de batteries au milieu de cette année.
Cette compétition reflète une tendance continentale croissante vers la désindustrialisation des matières premières et l’affirmation en tant qu’acteur industriel véritable dans l’économie verte mondiale. Le Maroc mise sur son avance en termes d’infrastructure et d’alliances industrielles avancées, tandis que la Zambie cherche à jouer un rôle central dans les chaînes d’approvisionnement, profitant de sa richesse minérale et de ses plans stratégiques avec des partenaires internationaux, y compris les États-Unis et la République Démocratique du Congo, pour développer de nouvelles corridors d’exportation et de transformation.