Les autorités mexicaines ont accueilli environ 56 298 citoyens renvoyés des États-Unis depuis la prise de fonction de Donald Trump le 20 janvier dernier, dans le cadre d’un programme national visant à soutenir les rapatriés et à garantir leurs droits fondamentaux.
Le sous-secrétaire à l’Intérieur mexicain, Arturo Medina Padilla, a déclaré lors d’une conférence de presse dirigée par la ministre de l’Intérieur, Rosa Isela Rodríguez, que le gouvernement mobilisait 34 agences gouvernementales, en plus de l’aide du secteur privé, pour répondre aux besoins des personnes rapatriées et préserver leur dignité.
Medina a précisé que ce chiffre représente une augmentation de 67,6 % par rapport aux dernières statistiques de mai dernier, soulignant que plus de 24 000 rapatriés ont été accueillis dans dix centres d’hébergement répartis sur des États frontaliers tels que Basse-Californie, Chihuahua, Sonora, Coahuila, Nuevo León et Tamaulipas. La capacité d’accueil de ces centres est de 25 000 personnes, tandis que plus de 12 000 personnes ont été enregistrées via des vols aériens.
Les autorités mexicaines offrent également des services humanitaires de base aux rapatriés en dehors des centres d’hébergement, y compris des documents de rapatriement, des repas, des communications téléphoniques, des conseils juridiques et des billets de transport vers leurs lieux de résidence d’origine.
Dans le cadre du soutien social, plus de 19 000 rapatriés ont reçu une « carte de bien-être pour les rapatriés » d’une valeur de 2 000 pesos (environ 102 dollars), ainsi que l’émission de près de 35 000 cartes d’adhésion à l’Institut mexicain de sécurité sociale pour des raisons humanitaires.
Le gouvernement mexicain exprime son inquiétude face à l’accélération des rapatriements annoncés par le président américain, surtout que les citoyens mexicains représentent environ la moitié du nombre de migrants irréguliers aux États-Unis. Ils contribuent de manière significative à l’économie mexicaine par des transferts financiers record atteignant 65 milliards de dollars en 2024, soit l’équivalent de 4 % du produit intérieur brut.
Le Mexique craint également les conséquences d’une proposition américaine visant à imposer une taxe de 5 % sur les transferts financiers, considérant cela comme une violation de l’accord de non-double imposition signé entre les deux pays en 1994.
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, doit rencontrer le président Trump mardi en marge du sommet du Groupe des Sept au Canada, où elle a affirmé qu’elle défendrait « avec dignité et fermeté » les intérêts des Mexicains des deux côtés de la frontière.