Le Maroc entre dans une phase déterminante de son histoire énergétique et l’expansion de l’infrastructure gazière est une priorité nationale, a affirmé Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Elle a souligné que le développement d’une infrastructure de gaz naturel est devenu un choix stratégique pour soutenir la souveraineté énergétique et réaliser une transition durable.
Lors d’une séance de questions orales au Conseil des Conseillers, ce mardi, Benali a précisé que le gaz naturel est un élément clé du système énergétique national, grâce à son rôle dans la réduction des émissions de carbone, le renforcement de la flexibilité du réseau électrique et l’intégration des énergies renouvelables, tout en contribuant au tissu industriel national.
Elle a également mis en avant que le Maroc a été en mesure, pour la première fois en 2022, d’entrer sur le marché international du gaz, en adaptant le gazoduc Maghreb-Europe aux nouvelles exigences techniques et opérationnelles, ainsi qu’en exploitant la station d’Ain Bni Mathar, qui représente environ 10 % de la production nationale d’électricité.
Concernant l’infrastructure, la ministre a mentionné la signature d’un protocole d’accord en mars 2024 avec 11 ministères et établissements publics, visant à assurer la coordination dans la mise en œuvre de ce projet stratégique. Elle a également annoncé le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt pour le développement d’une station de gaz naturel liquéfié au port de Nador, qui sera reliée à des axes industriels et des centrales électriques à Kénitra, Mohammédia, et la région de Dakhla, en liaison avec le projet du gazoduc Afrique-atlantique.
Benali a insisté sur l’importance de l’engagement du secteur privé dans le financement de ces projets, soulignant que le coût de raccordement de la station de Nador au gazoduc marocain-européen nécessite un important effort financier avec une participation multilatérale.
Elle a ajouté que le ministère s’est engagé à accélérer l’exploitation des découvertes de gaz naturel, tout en respectant les normes légales et environnementales. Un projet de loi spécifique régissant l’importation, la distribution et le stockage du gaz a été soumis à la secrétaire générale du gouvernement après une discussion publique.
Benali a conclu en affirmant que le développement de l’infrastructure gazière nationale est une priorité pour renforcer la sécurité énergétique, réduire la dépendance extérieure et soutenir une transformation industrielle basée sur des investissements verts et des technologies à valeur ajoutée.