Abdel Nabi Baïoui, ancien président de la région de l’Oriental, a éclaté en larmes dans la salle d’audience de la cour d’appel de Casablanca, jeudi après-midi, après avoir été confronté par le tribunal aux déclarations graves faites par le trafiquant de drogue international, Haj Ahmed Ben Ibrahim, surnommé « l’Escobar du Sahara », qui l’accusait de complicité dans des réseaux de trafic international.
Baïoui s’est adressé au tribunal en déclarant : « J’ai pleuré la première fois lorsque mon père est décédé, et aujourd’hui je pleure parce que ma mère m’a demandé : ‘M’as-tu toujours mangé du haram ?’ », soulignant que la question de sa mère l’avait profondément touché, et il a fermement nié toute implication dans le trafic de drogues.
Le dirigeant du Parti de l’Authenticité et de la Modernité a déclaré que les propos de « l’Escobar du Sahara » étaient pleins de contradictions, insistant sur le fait qu’il ne l’avait rencontré qu’en 2013, ce qui contredit les allégations d’une relation antérieure ou d’un partenariat avant l’arrivée de ce dernier au Maroc.
Baïoui a rejeté les accusations selon lesquelles il serait impliqué dans la falsification d’un contrat de mariage avec une femme enceinte de six mois, en précisant que c’était la femme qui avait pris en charge toutes les démarches, et que les témoignages de la domestique et d’un autre témoin auprès de la police judiciaire le confirment.
Concernant les déclarations de Tofiq Z., un assistant du baron de la drogue, qui évoquaient des transactions liées à la vente de camions et de voitures, Baïoui a répondu que ces déclarations étaient contradictoires, indiquant qu’il ne faisait pas affaire avec des camions en 2019, mais uniquement avec des voitures, et que les camions en question étaient entrés légalement sur le territoire national.
Le tribunal a confronté l’accusé aux contenus des procès-verbaux de la police judiciaire, qui confirmaient l’existence de cinq camions opérant de manière illégale, sans plaques d’immatriculation, avec des dispositifs de suivi désactivés et les numéros de châssis effacés, décrivant ce qui semblait être une opération systématique pour faciliter le trafic.
Des témoignages de son frère, Abd al-Rahim Baïoui, ont également été présentés, affirmant qu’il avait reçu des ordres de la part d’Abdel Nabi pour dissimuler l’identité de ces camions. Mais ce dernier a totalement nié cette affirmation, insistant sur le fait qu’il n’était plus responsable de la gestion de l’entreprise depuis un certain temps et que son frère était entièrement responsable des opérations, n’ayant jamais donné d’instructions concernant le démantèlement ou la falsification.