Lors de sa participation à la conférence sur les chemins de fer à grande vitesse qui se tient dans la capitale chinoise, Pékin, Mohamed Rabii Khalif, directeur général de l’Office national des chemins de fer, a présenté les contours de la transformation profonde que vit le Maroc dans le domaine du transport ferroviaire. Il a affirmé que le Royaume se dirige résolument vers la mise en œuvre d’un plan stratégique visant à étendre le réseau des trains à grande vitesse d’ici 2030.
Khalif a souligné, lors d’une table ronde organisée sous le thème « Chemins de fer à grande vitesse : nouveaux horizons », la performance exceptionnelle du train « Al Boraq », premier train à grande vitesse en Afrique, qui a été inauguré en 2018 à l’initiative du roi Mohammed VI. Il a précisé que ce projet constitue un modèle économique réussi, couvrant les coûts d’exploitation et réalisant un excédent opérationnel dépassant les normes internationales, en fonctionnant à 90 % avec de l’énergie verte, ce qui lui confère une empreinte carbone minimale dans le système de transport au Maroc.
Le directeur général a dévoilé un plan d’investissement estimé à 10 milliards d’euros, destiné à élargir la ligne de train rapide reliant Tanger à Marrakech sur une distance de 430 kilomètres à une vitesse de 320 kilomètres à l’heure, portant ainsi la longueur du réseau à 630 kilomètres d’ici 2029. Cette extension traversera cinq grandes régions économiques représentant la majeure partie du produit intérieur brut ainsi qu’une grande partie de la population du Royaume. Elle desservira également les infrastructures liées à la Coupe du Monde 2030, y compris trois stades et deux aéroports internationaux.
Khalif a précisé que le nouveau plan inclut également la création d’un service de transport régional reliant Rabat, Casablanca et Marrakech sur un axe de 250 kilomètres, avec un passage d’un train prévu toutes les 7,5 minutes. Ce plan prévoit l’acquisition de 168 trains et la mise à niveau ou la construction de 40 nouvelles gares, selon les normes internationales les plus élevées.
Il a confirmé que le partenariat avec le côté chinois constitue un levier essentiel pour ce projet, soulignant que les travaux de génie civil ont été répartis entre des entreprises marocaines et chinoises. La société « China Railway Design Corporation » a quant à elle pris en charge l’élaboration des études techniques pour le projet de ligne ferroviaire entre Marrakech et Agadir, qui s’étendra sur 230 kilomètres.
Plus de 3000 experts du monde entier participent à la 12e édition de la conférence sur les chemins de fer à grande vitesse, organisée par l’Union internationale des chemins de fer, pour discuter des innovations et des opportunités futures dans le secteur ferroviaire. La participation marocaine représente une occasion de mettre en avant sa position de leader continental dans ce domaine et d’envisager des possibilités de coopération technologique et d’investissement avec des partenaires internationaux.