Casablanca accueille un forum africain sur les données administratives pour renforcer la gouvernance et accélérer le développement
Le forum continental sur les sources administratives de données a débuté hier, mercredi, à Casablanca, dans le cadre de la deuxième édition du programme statistique continental africain (PAS II), et se poursuivra jusqu’au 11 juillet, sous le thème « Utiliser les données administratives en Afrique : briser l’isolement pour accélérer l’agenda 2063 et 2030 ». Cet événement vise à souligner le rôle central des données administratives dans le renforcement de la gouvernance démocratique et du développement inclusif sur le continent.
Jamal El Azizi, directeur général de la statistique et de la comptabilité nationale à la Haute Commission au Plan, a souligné lors de son intervention l’importance stratégique de développer l’utilisation des données administratives dans les systèmes statistiques africains. Il a appelé à l’établissement d’un système intégré fondé sur la coopération, la confiance et l’unification des efforts entre les institutions productrices de données.
El Azizi a précisé que ces informations, souvent utilisées uniquement à des fins administratives, constituent aujourd’hui un levier prometteur pour améliorer la régularité, la précision et la rapidité de la production des indicateurs statistiques. Il a également exprimé son regret que moins de 30 % des statistiques officielles en Afrique soient basées sur des données administratives, contre plus de 70 % en Europe, exhortant à une mobilisation collective pour surmonter les obstacles, tels que la dispersion des systèmes d’information et la faible interopérabilité entre institutions.
De son côté, Abdou Diaouf, directeur général de l’agence nationale de la statistique et de la démographie au Sénégal, a affirmé que les données administratives, en plus des enquêtes, représentent une source essentielle pour la production statistique, en raison des avantages qu’elles présentent en termes de rapidité, d’accessibilité et de couverture démographique complète. Il a noté que les coûts élevés et la durée prolongée constituent des défis pour les méthodes traditionnelles d’enquête.
Le forum bénéficie du soutien de l’Union européenne et est coordonné par l’organisation Expertise France et le Centre STATAFRIC. Il connaît une large participation de responsables et d’experts des États membres de l’Union africaine, ainsi que de représentants d’institutions statistiques européennes et d’organisations internationales et agences de coopération technique.