Mohamed Fassi Al-Fihri, directeur du Centre d’études et de recherches démographiques, a affirmé que le Maroc traverse actuellement une phase de « réserve démographique » grâce à l’augmentation continue du nombre de personnes actives, en particulier dans la tranche d’âge des 15 à 60 ans, qui devrait continuer à croître jusqu’en 2030.
Cette déclaration a été faite lors d’une présentation lors d’une rencontre organisée par le Haut-Commissariat au plan et le Fonds des Nations Unies pour la population à l’occasion de la Journée mondiale de la population, qui a vu la présentation du Rapport sur l’état de la population mondiale pour l’année 2025.
Fassi Al-Fihri a souligné que cette situation offre au Maroc un capital démographique qui peut se transformer en atout économique si des politiques publiques efficaces sont mises en place dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’emploi, tout en stimulant l’épargne et l’investissement. Il a noté que le Royaume est en train de terminer sa transition démographique, vers un modèle démographique similaire à celui des pays développés, caractérisé par une baisse de la fécondité, une augmentation de l’espérance de vie et un ralentissement de la croissance démographique.
Il a révélé que le taux de fécondité au Maroc a chuté de 7,2 enfants par femme en 1960 à 1,97 actuellement, soit en dessous du seuil de renouvellement des générations fixé à 2,1. Cette baisse est attribuée à plusieurs facteurs, tels que le report de l’âge du mariage, l’élargissement de l’utilisation des moyens de contraception, l’amélioration de la santé des enfants, l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et les changements des valeurs sociétales. Il a également souligné que le pourcentage d’enfants de moins de 15 ans devrait diminuer à 21 % d’ici 2030, contre 26 % actuellement, tandis que le nombre de personnes de plus de 60 ans devrait atteindre 6,1 millions, soit 15 % de la population.
Le rapport du Fonds des Nations Unies pour la population, intitulé « Les véritables défis en matière de fécondité », révèle que des millions de personnes à travers le monde n’ont pas d’enfants en nombre souhaité, non pas par refus de la parentalité, mais en raison d’obstacles sociaux et économiques. Le rapport indique que 33 % des Marocains de plus de 50 ans n’ont pas réalisé leur souhait en termes de nombre d’enfants, en raison de difficultés financières pour 47 % d’entre eux.
La rencontre a réuni des experts de différentes institutions académiques et de recherche nationales et internationales, permettant de discuter en profondeur des politiques démographiques et des moyens d’investir dans les transformations démographiques au service du développement. L’événement a également marqué le cinquantième anniversaire du Fonds des Nations Unies pour la population au Maroc, à travers le lancement d’un design visuel célébrant le dialogue intergénérationnel, la cohésion familiale et la culture marocaine diversifiée.