Sahara occidental : le Maroc marque les points, l’Algérie encaisse

Sahara occidental : le Maroc marque les points, l’Algérie encaisse

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Najiba Jalal/

La liste s’allonge. Après Washington, Berlin, Madrid, Londres et Paris, c’est désormais Lisbonne qui s’aligne sur la position marocaine dans le dossier du Sahara occidental. En jugeant la proposition d’autonomie de Rabat sérieuse, crédible et constructive, le Portugal entérine à son tour une réalité géopolitique qui ne fait plus de doute : le Maroc est en train de remporter, à coups de stratégie patiente et de diplomatie économique, une guerre d’influence commencée il y a cinquante ans.

Le front Polisario se dépeuple, la scène internationale se remplit

À force de jouer la même partition idéologique sans remettre en question sa méthode, Alger regarde, impuissante, le monde basculer. Le Front Polisario, soutenu corps et âme par le régime algérien depuis 1975, se retrouve de plus en plus seul à réclamer une improbable République sahraouie. L’ONU, fidèle à son mantra d’un référendum d’autodétermination, continue de prêcher dans le désert. Un référendum ? Encore faudrait-il pouvoir en définir l’électorat. Et surtout, encore faudrait-il que le monde y croie encore.

Or, ce n’est plus le cas. Depuis que Donald Trump, en 2020, a ouvert la boîte de Pandore en reconnaissant la souveraineté marocaine en échange d’un deal régional, les grandes puissances ont cessé de faire semblant. L’Espagne, pourtant ex-puissance coloniale, a retourné sa veste en 2022. L’Allemagne a suivi. Puis la France. Puis Londres. Et maintenant le Portugal. Le bal diplomatique tourne au désaveu cinglant pour Alger.

Rabat construit, Alger ressasse

Pendant que Rabat bétonne ses infrastructures dans les provinces du Sud, développe des ports, mise sur l’hydrogène vert et attire des investisseurs, Alger multiplie les communiqués sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pendant que le Maroc consolide ses alliances économiques avec le Golfe, l’Afrique de l’Ouest, et l’Europe du Sud, l’Algérie convoque des sommets non alignés qui n’alignent plus grand monde.

Dans les camps de Tindouf, les Sahraouis attendent toujours un avenir. Depuis cinquante ans. Les enfants y naissent réfugiés. Et le rêve d’indépendance que brandit le Polisario se dégonfle à mesure que la carte diplomatique change de couleur.

Le réalisme l’emporte

Soyons clairs : la communauté internationale a choisi le moindre mal. Elle n’adhère pas forcément à tous les choix marocains, mais elle salue une offre politique qui tient debout, dans un monde où les revendications figées du XXe siècle n’ont plus la cote. L’autonomie, sous souveraineté marocaine, est perçue comme un compromis possible. Un mot que le régime algérien, enfermé dans son logiciel révolutionnaire, refuse encore de prononcer.

Pour l’heure, la victoire est symbolique, mais elle est réelle. Le Maroc n’a pas encore plié l’ONU. Mais il a plié le jeu des puissances. Ce n’est peut-être pas la fin du conflit. Mais c’en est peut-être le début de la fin.

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