Le visage caché du festival de Kénitra : ce qui se passe en coulisses
Le festival de Kénitra n’a pas été seulement une scène musicale réunissant de grands artistes et attirant plus de 750 000 spectateurs en quatre jours. Il a également été un véritable test de la capacité de la ville à gérer un événement d’une telle ampleur. Derrière les lumières qui illuminaient la grande place, un véritable bataillon de travailleurs s’est activé dans le silence pour garantir que la plus grande expérience artistique de l’histoire de la ville se déroule sans accroc et en toute sécurité.
Chaque soir, l’effervescence commençait des heures avant le début des concerts. Les voitures de police se déployaient aux entrées, tandis que les agents de sécurité surveillaient les foules à l’aide de systèmes de communication. La scène ressemblait à une salle de commandement à ciel ouvert. Un des officiers a comparé la situation à celle de la direction d’un orchestre géant, où chaque membre connaît parfaitement son rôle. Sous la supervision du wali de la sécurité Mustapha El Wajdi, différentes équipes de sécurité ont travaillé sans relâche, allant de l’organisation de la circulation dans les rues environnantes à la sécurisation de la scène et de ses environs jusqu’aux premières lueurs de l’aube.
D’un autre côté, les membres des forces auxiliaires et des autorités locales faisaient face à une tâche encore plus complexe au milieu de la frénésie des foules. Certains orientaient les familles vers les couloirs réservés, tandis que d’autres régulaient l’enthousiasme des jeunes près de la scène. La fatigue était visible sur leurs visages, mais la discipline demeurait la règle. Un agent de sécurité a résumé leur mission en déclarant : « Nous ne voyons pas les artistes, nous ne voyons que le public, et notre objectif est que tout reste sous contrôle. »
Le volet médical a également constitué une pierre angulaire de l’organisation. Les ambulances des services de protection civile et de la Croix-Rouge marocaine étaient en alerte constante. Des bénévoles, munis de sacs de secours, sont intervenus rapidement pour gérer les évanouissements et les coups de fatigue parmi le public. Le directeur de l’hôpital de Zemouri a supervisé personnellement la coordination entre les équipes médicales, se déplaçant entre les différents postes de secours, un spectacle qui témoignait d’une présence sur le terrain peu habituelle lors de tels événements.
Une fois le dernier spectateur parti à l’aube, une autre phase, tout aussi importante, commençait. Les équipes de nettoyage de la société gestionnaire œuvraient la nuit pour enlever des milliers de tonnes de déchets et rendre la place propre, prête à accueillir une nouvelle vague de public le lendemain. Un des travailleurs a déclaré en ramassant des bouteilles en plastique : « Quand les gens reviendront demain, ils trouveront l’endroit comme s’il n’y avait jamais eu de concert. »
Non loin de la scène du festival, une salle opérationnelle supervisée par le gouverneur de Kénitra, Abdelhamid Lmida, suivait tous les aspects des préparatifs sécuritaires, organisationnels, médicaux et logistiques. Sa présence sur le terrain a clairement montré que le succès de cet événement n’était pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une coordination minutieuse et d’une supervision directe des moindres détails.
Le succès du festival de Kénitra dans sa première édition ne reposait pas uniquement sur la programmation artistique, mais était le fruit d’un effort collectif impliquant les forces de sécurité, les autorités locales, les équipes médicales et les agents de propreté. Ce sont eux le visage caché du festival, des soldats de l’ombre que le public ne voit pas sur scène, mais dont la présence est essentielle pour permettre à des dizaines de milliers de personnes de vivre des moments de joie en toute sécurité et sérénité.