Le Premier ministre français François Bayrou a échoué, le soir du lundi 8 septembre, à obtenir la confiance de l’Assemblée nationale, ce qui l’a contraint à présenter sa démission officielle au président Emmanuel Macron. Le résultat était sans appel : 364 voix contre 194, avec environ 15 députés s’étant abstenus, un évènement rare sous la Cinquième République.
Cette défaite illustre une profonde division politique, où les partis de gauche et d’extrême droite, ainsi qu’une partie de la droite modérée, ont voté contre le gouvernement, critiquant un plan d’austérité de 44 milliards d’euros, qui inclut la suppression de deux jours de congé, perçue comme une mesure dure et inacceptable.
Les réactions politiques ont été variées. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a fait part de sa volonté de soutenir une alternative gouvernementale dirigée par les forces de gauche et les Verts, tandis que Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Marine Le Pen (Rassemblement national) ont appelé à dissoudre le Parlement et à organiser des élections législatives anticipées. En revanche, Gabriel Attal, leader de la majorité macroniste, a averti que la solution serait « la pire », confirmant que la priorité reste l’adoption du budget 2026 avant la fin de l’année.
L’Élysée a indiqué qu’il avait « pris note » de la situation, et que Macron nommerait un nouveau Premier ministre « dans les prochains jours », alors que l’incapacité de la France à former une majorité stable depuis les élections législatives de 2024 s’affirme de plus en plus.
Sur le plan économique, la chute du gouvernement suscite de nouvelles craintes sur les marchés, qui redoutent une paralysie législative susceptible d’entraîner une dégradation de la note de crédit de la France. Cela survient alors même que le mouvement « Pour un blocage total » appelle à une mobilisation populaire à partir du 10 septembre, soutenu par des partis de gauche.
Face à ce tableau, la France se retrouve devant deux choix délicats : parvenir à un compromis politique garantissant la stabilité gouvernementale, ou se diriger vers des élections anticipées dans un contexte de tension sociale et financière croissante.