Le débat en Allemagne se poursuit concernant la décision de l’Union européenne d’interdire la vente de voitures neuves fonctionnant à l’essence et au diesel à partir de janvier 2035. Bruxelles réaffirme son engagement en faveur d’une transition progressive vers la mobilité électrique.
Dans ce contexte, Gernot Doellner, président du conseil d’administration d’Audi, a déclaré que rouvrir le débat sur cette échéance était une démarche « contre-productive ». Dans des propos relayés par la presse allemande, il a souligné que les voitures électriques représentent « la meilleure technologie disponible pour réduire les émissions de dioxyde de carbone dans les années à venir » et a ajouté que le maintien des moteurs thermiques « érode la confiance des consommateurs et retarde la transition ».
En revanche, Volvo a réaffirmé son soutien au calendrier européen fixé pour 2035, en adressant une lettre ouverte à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans laquelle elle appelle à adopter « des mesures plus audacieuses » pour renforcer le leadership de l’Europe dans le secteur de la mobilité électrique. Cette initiative a rassemblé 150 acteurs du secteur, y compris des fabricants de batteries et des opérateurs de bornes de recharge.
Cependant, plusieurs grands acteurs de l’industrie automobile allemande, tels que BMW, Mercedes-Benz et le groupe Bosch, ainsi que la présidente de la Fédération de l’industrie automobile, ont exprimé leurs préoccupations, mettant en garde contre les risques que cette décision pourrait poser pour « de larges pans de l’industrie » et appelant à « un ajustement de la trajectoire ».
Les réglementations européennes stipulent que la vente de voitures neuves à moteur thermique sera arrêtée à partir de début 2035, avec un objectif intermédiaire visant à réduire les émissions moyennes de dioxyde de carbone à 93,6 grammes/km à compter de 2027, alors qu’il avait été prévu initialement pour 2025, afin de donner aux fabricants plus de temps pour s’adapter.
En Allemagne, les voix se font de plus en plus entendre pour réexaminer cette décision, témoignant d’une division croissante au sein du secteur entre ceux qui soutiennent la continuité des moteurs thermiques et ceux qui plaident pour un accélérateur de la transition vers les voitures électriques.