Le Maroc devient le premier fournisseur de mandarines pour l’Espagne, évinçant l’Afrique du Sud de la tête du classement.

Le Maroc devient le premier fournisseur de mandarines pour l’Espagne, évinçant l’Afrique du Sud de la tête du classement.

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Le Maroc se positionne en tête des fournisseurs de mandarines pour l’Espagne, surpassant ainsi l’Afrique du Sud

Le Maroc renforce sa présence sur le marché espagnol durant la saison 2024/2025, devenant ainsi le premier fournisseur extérieur de mandarines (clémentines et petits agrumes), avec 48 % des importations espagnoles en provenance de pays hors de l’Union européenne.

Un rapport émis par le ministère espagnol de l’Agriculture et de la Pêche a révélé que les exportations marocaines de ce fruit ont connu une augmentation spectaculaire de 190 % par rapport à la saison précédente, et de 152 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années, surpassant ainsi l’Afrique du Sud qui, bien qu’ayant augmenté ses exportations de 240 %, n’a pas atteint le niveau de parts de marché du Maroc.

Cette progression intervient dans un contexte particulier marqué par une baisse de 16 % des importations d’agrumes sur le marché espagnol durant la campagne 2024/2025, se chiffrant à 186.598 tonnes entre septembre 2024 et juin 2025, soit une diminution de 10,2 % par rapport à la moyenne des cinq saisons antérieures. Malgré cette baisse, les petits agrumes ont enregistré des gains significatifs en volume et en valeur, au détriment des oranges, dont les importations ont chuté de manière drastique en raison de la réduction des approvisionnements en provenance d’Égypte (-72,7 %) et d’Argentine (-50 %).

Le rapport souligne que le mandarin a gagné dix points de plus en parts de marché, devenant un élément central dans le commerce des agrumes importés. Sa valeur d’importation a crû de 73 % au-dessus de la moyenne, propulsée par une hausse des prix et des volumes importés via de nouveaux points de passage comme le Portugal (+29 %) et les Pays-Bas (+12 %), qui servent de plateformes de transit pour les exportations du Maroc et de l’Afrique du Sud.

D’après le même source, l’arrivée des mandarines marocaines et sud-africaines coïncide avec la commercialisation des variétés espagnoles précoces telles que « Cleménrubí » et « Oronule », augmentant ainsi la pression sur les producteurs locaux, bien que la variété « Cleménol » reste la moins affectée en raison de sa maturité tardive et de la limitation de l’offre cette saison.

Cette situation suscite des inquiétudes dans la province de Castellón, qui est le cœur de la production de mandarines en Espagne. Les organisations professionnelles agricoles de Valence ont appelé à renforcer la position des agrumes locaux en promouvant l’indication géographique protégée (IGP Cítricos Valencianos), afin de faire face à la compétition venant du Maroc et de l’Afrique du Sud, qui bénéficient de coûts de production inférieurs.

Sur le plan économique, la valeur des importations d’agrumes a atteint environ 169,24 millions d’euros, enregistrant une baisse de 8 % par rapport à l’année précédente en raison d’une réduction des volumes, bien qu’elle demeure au-dessus de la moyenne des cinq dernières années grâce à l’augmentation de la valeur des mandarines importées. Dans la région de Valence, les importations ont continué leur course descendante, passant de 138.785 tonnes lors de la saison 2022/2023 à seulement 97.698 tonnes cette saison, soit une baisse de près de 30 % en trois campagnes.

Malgré ce recul général, la montée du Maroc en tant que principal fournisseur aux côtés de l’Afrique du Sud constitue le plus grand défi pour le marché espagnol des agrumes, plaçant ainsi les producteurs locaux face à une concurrence croissante sur un marché qu’ils considèrent comme stratégique.

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