Sur le thème de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, une rencontre fructueuse a eu lieu entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue marocain, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Cette réunion, qui a suscité l’attention des médias russes, intervient à un moment où les relations économiques entre les deux pays connaissent une croissance continue, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour renforcer les échanges commerciaux et explorer des opportunités de partenariat diversifiées dans divers secteurs.
Selon des rapports médiatiques russes, les échanges commerciaux entre le Maroc et la Russie ont connu une augmentation significative, atteignant près de 3 milliards de dollars en 2024. Les deux pays continuent d’explorer de nouveaux horizons pour renforcer leur coopération économique, notamment par la création d’une zone de libre-échange entre la Russie et les pays d’Afrique du Nord, y compris le Maroc, malgré certains défis liés à un système tarifaire fluctuant au sein du royaume.
Les importateurs russes montrent un intérêt particulier pour les produits agricoles marocains, tels que les raisins, les agrumes, les noix et les fèves de cacao. D’autre part, le Maroc maintient des relations commerciales étroites avec certaines régions russes, ayant observé une multiplication par trente de ses échanges avec la République de Bachkortostan au cours des cinq dernières années, ce qui souligne la capacité des régions russes à identifier des partenaires commerciaux correspondant à leurs besoins économiques.
En retour, la Russie exporte vers le Maroc du pétrole, du diesel, du charbon, et des produits chimiques inorganiques, ainsi qu’une augmentation de ses exportations d’engrais et de matériaux de construction, tels que la pierre, le plâtre, l’aluminium et les céréales. Le Maroc, quant à lui, importe de Russie des fruits, des noix, des produits de l’industrie légère, du bois, des voitures, ainsi que des vaccins vétérinaires et des services en technologies de l’information.
Le Maroc représente un marché important pour les céréales russes, étant l’un des principaux importateurs de blé en Afrique. En 2024, le Maroc a importé des produits agricoles russes d’une valeur de 280 millions de dollars, principalement en blé, permettant à la Russie de surpasser la France en tant que principal fournisseur de blé en raison de la tension entre Rabat et Paris.
Dans un effort visant à renforcer la coopération maritime entre les deux pays, le Maroc a signé en 2025 un nouvel accord de pêche maritime avec la Russie, d’une durée de quatre ans, donnant accès à la flottille russe à près de 80 000 tonnes de ressources maritimes, y compris le sardine, le sardineau, le maquereau et l’anchois. Cet accord contribue à promouvoir les échanges commerciaux maritimes entre les deux pays et à élargir la coopération dans le secteur de la pêche.
Les relations entre les deux pays s’étendent aussi à d’autres secteurs, comme l’industrie pharmaceutique. La Russie exporte vers le Maroc une variété de médicaments, tandis que certains producteurs russes cherchent des opportunités d’investissement dans le royaume, considéré comme une plateforme importante pour accéder aux marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Parallèlement, l’élargissement de la couverture sanitaire au Maroc augmente la demande en médicaments, en particulier pour l’insuline, les vaccins et les traitements anticancéreux, renforçant ainsi les opportunités de coopération entre les entreprises russes et marocaines dans ce domaine.
En matière de technologies de l’information, des entreprises russes investissent dans le soutien à la stratégie numérique nationale du Maroc, qui vise à faire du royaume un centre technologique de premier plan en Afrique d’ici 2030. Ces investissements comprennent le développement de services gouvernementaux numériques, le déploiement d’un réseau 5G, la construction de centres de données et l’expansion des programmes d’apprentissage en technologies de l’information, permettant ainsi aux entreprises russes d’accéder à des domaines tels que la cybersécurité, la gouvernance numérique, les technologies agricoles et les systèmes de transport intelligents.
Par ailleurs, on note aussi une augmentation du nombre de touristes russes choisissant le Maroc comme destination alternative en dehors de l’Europe, ce qui fait du royaume la première destination africaine pour les touristes russes. Cette hausse du tourisme reflète l’évolution des relations entre les deux pays sur les fronts économique et culturel.
Dans l’ensemble, la collaboration entre le Maroc et la Russie connaît une transformation qualitative dans plusieurs secteurs vitaux, allant du commerce et de l’industrie à la technologie et au tourisme. Cela place les relations entre les deux pays sur la voie d’une nouvelle phase de partenariat stratégique, ouvrant des perspectives pour davantage d’opportunités économiques et commerciales à l’avenir.