Le projet de budget 2026 de la commune de Mohammedia, dans la province de Kénitra, suscite un large débat parmi les citoyens et les acteurs locaux, suite à la révélation des détails de l’allocation des fonds lors de la dernière session d’octobre du conseil. Le débat s’est principalement concentré sur l’écart conséquent entre les montants alloués aux catégories les plus vulnérables et ceux consacrés à des activités symboliques et récréatives, ce qui a engendré des critiques sévères concernant les priorités de dépense et la transparence de la gestion financière.
Selon les détails du budget, la commune a prévu un budget de 60 000 dirhams pour acquérir des rodenticides, 100 000 dirhams pour des insecticides, tout en allouant 800 000 dirhams aux subventions destinées aux catégories défavorisées, contre 200 000 dirhams pour l’association des employés et 2,2 millions de dirhams pour l’entretien des jardins et des forêts. Le budget comprend également 150 000 dirhams pour les frais de déplacement du président à l’intérieur du pays, 400 000 dirhams pour l’achat de petits matériels de décoration, 140 000 dirhams pour la location de matériel pour les événements, et 100 000 dirhams pour des objets d’art, des cadeaux et des prix. Les dépenses liées aux activités culturelles et artistiques s’élèvent à 600 000 dirhams, tandis que le budget alloué pour l’organisation des séminaires et des formations est de 15 000 dirhams pour l’accueil, 15 000 dirhams pour l’hébergement et la restauration, et 60 000 dirhams pour les frais d’animation. En revanche, la commune ne consacre qu’un million de dirhams à la formation continue de ses employés.
L’allocation d’un million de dirhams pour la formation des employés de la commune soulève de nombreuses interrogations, d’autant que toutes les études démontrent que l’investissement dans le capital humain est l’un des principaux facteurs de réussite d’une administration. En effet, développer les compétences des employés et les préparer à faire face aux défis renforce l’efficacité de chaque dirham dépensé pour les équipements et les matériaux, garantissant la pérennité des résultats à long terme. Il est donc pertinent de se demander : comment un président de commune peut-il contribuer au développement de la collectivité qu’il dirige s’il ne croit pas en l’investissement dans le capital humain ?
Des activistes locaux affirment que cette répartition reflète un « grave déséquilibre dans les priorités de dépense », insistant sur le fait que les dépenses consacrées aux activités symboliques et culturelles ne devraient pas se faire au détriment du soutien aux catégories nécessiteuses. Ils estiment que la gestion financière actuelle est « loin de la responsabilité et de la transparence ».
Ce sujet ouvre un débat général sur la nécessité de revoir les critères de sélection des bénéficiaires des subventions et des projets, ainsi que de réorganiser les priorités budgétaires afin de répondre aux besoins de la communauté locale et garantir l’équité dans la répartition des fonds publics.