Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehrouawi, a souligné que le débat concernant l’arrêt du soutien aux investissements privés dans le secteur de la santé ne traduit pas une opposition de l’État envers ce secteur, mais vise plutôt à réévaluer et à ajuster les mécanismes d’incitation publique en fonction des exigences actuelles.
Tehrouawi a expliqué, lors d’une rencontre sur la deuxième chaîne, qu’il avait temporairement demandé de suspendre le soutien à plusieurs projets d’investissement privés présentés à la commission nationale des investissements, en vue de revoir la relation entre l’État et le secteur privé de la santé, surtout après l’augmentation significative de la demande en services de santé due à la généralisation de la couverture sociale.
Le ministre a indiqué que le soutien aux projets d’investissement relève des prérogatives de la commission des investissements présidée par le Chef du gouvernement. Lors des réunions de cette commission, il a été constaté qu’il existait six à sept demandes concernant le secteur de la santé. Il a donc souhaité une suspension temporaire pour évaluer la priorité de ces projets et leur impact sur l’équilibre entre les secteurs public et privé.
Tehrouawi a précisé que le problème ne réside pas dans le principe même de soutenir le secteur privé, mais dans l’orientation de ce soutien vers les zones qui ont réellement besoin de services de santé, plutôt que de concentrer les investissements dans les grandes villes ou à proximité des hôpitaux publics, ce qui pourrait engendrer une concurrence déloyale et entraîner le drainage des ressources médicales des établissements publics.
Il a ajouté que les cliniques privées bénéficient déjà d’une augmentation de la demande après l’extension de la couverture sanitaire, où des millions de citoyens accèdent à leurs services via le système « Amo Tadamoun », rendant ainsi le besoin d’un soutien financier direct moins urgent.
En conclusion, Tehrouawi a affirmé que le financement devrait être conditionné et fonctionnel, visant à réaliser une justice spatiale et à garantir la durabilité du système de santé national, et non à renforcer la concentration du secteur privé dans des zones rentables au détriment du service public.