Entre le thé vert et la chbakia : les Marocains en Chine tissent des liens d’affection et d’échange culturel

Entre le thé vert et la chbakia : les Marocains en Chine tissent des liens d’affection et d’échange culturel

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Au cours des dernières années, la Chine est devenue une destination de plus en plus prisée pour les étudiants marocains désireux d’élargir leurs horizons académiques et culturels. Entre ses universités modernes et ses villes en pleine expansion, la jeunesse marocaine se trouve confrontée à une expérience radicalement différente, qui lui apprend autant qu’elle modifie sa vision de la vie.

Parmi ces étudiants, Huda Al-Haqiqi a choisi d’étudier la langue chinoise en République populaire de Chine, avant de revenir au Maroc pour enseigner et partager les connaissances ainsi que l’expérience humaine qu’elle a acquises.

Huda raconte que ses débuts en Chine étaient un mélange d’émerveillement et de curiosité, car elle ne s’attendait pas à trouver une telle relation amicale entre les enseignants et les étudiants dans les salles de classe. Elle déclare : « Dès la première semaine, j’ai eu l’impression d’appartenir à une famille. Les professeurs en Chine ne dressent pas de barrières avec les étudiants, ils les traitent comme des amis et se soucient de leurs détails, ce qui a facilité mon intégration. »

Elle ajoute que ce qui l’a également frappée, c’est le développement technologique et économique remarquable en Chine. « Tout y fonctionne en douceur grâce à la technologie, ce qui facilite grandement la vie quotidienne et l’apprentissage. »

Malgré la distance culturelle, Huda n’a pas rencontré de difficulté majeure pour s’adapter à la société chinoise, grâce à sa maîtrise de la langue avant son départ. Elle partage avec un sourire : « Je connaissais les bases de la langue, ce qui m’a beaucoup aidée. De plus, les Chinois que j’ai rencontrés étaient coopératifs et aimables, et mon amie marocaine qui était avec moi au début m’a beaucoup aidée à surmonter le sentiment de solitude. »

Elle mentionne également la curiosité des Chinois envers le Maroc, qui était à la fois amusante et agréable. « Ils me demandaient sans cesse : d’où viens-tu ? Pourquoi les Marocains ont-ils des traits si différents ? Et où se trouve le Maroc ? Certains l’associent à la Coupe du monde ou à Casablanca ! »

Huda considère l’éducation en Chine comme une expérience unique à tous les niveaux, se concentrant sur l’application pratique, l’ouverture d’esprit et l’interaction entre les cultures. « Les enseignants en Chine sont très compétents et coopératifs, et les étudiants viennent de tous les coins du monde. Cette diversité m’a permis d’apprendre des choses qui ne se trouvent pas dans les livres, mais dans les interactions quotidiennes avec les autres. »

Elle décrit la vie universitaire comme « organisée et confortable », précisant qu’elle vivait dans un dortoir proche des salles de classe, ce qui lui a permis de consacrer du temps pour étudier et d’explorer la ville à vélo.

Durant son séjour, Huda a découvert que la communauté marocaine en Chine était petite, mais remarquablement soudée, avec des Marocains interagissant par le biais de groupes sur l’application « WeChat » pour échanger des conseils et s’entraider. « Nous collaborions sur tout : de la recherche de nourriture halal à l’échange de liens de produits, en passant par la préparation de plats marocains pendant le Ramadan et les fêtes. Le msemen, la chbakia et le sellou nous rassemblaient autour de la table comme si nous étions chez nous au Maroc. »

Malgré les différences religieuses et culturelles, Huda souligne qu’elle n’a fait face à aucune forme d’harcèlement en raison de son identité ou de son hijab : « Le hijab est normal là-bas, les gens posent des questions par curiosité et non par rejet. Il y a des mosquées dans toutes les villes chinoises, et je n’ai pas constaté de discrimination envers les musulmans. »

Elle raconte avec le sourire comment les Chinois trouvaient étranges certaines traditions marocaines, comme la salutation par des baisers : « Nous nous contentions d’une poignée de main, et avec le temps, ils comprenaient cela comme faisant partie de notre culture. »

De retour au Maroc, Huda Al-Haqiqi emporte de nombreuses leçons de son expérience en Chine, qu’elle estime avoir changé sa vision de la vie et du travail. « J’ai appris des Chinois la valeur de la discipline et du respect du temps. Ils ne se lassent jamais de travailler et ne laissent rien au hasard. Ils ont un sens aigu des responsabilités envers leur pays. Nous avons aussi besoin de cet état d’esprit au Maroc. »

Elle réfléchit : « Les Chinois ressemblent aux Marocains par leur chaleur sociale, mais ils sont plus engagés vis-à-vis de l’ordre et de la rigueur. Cette équation entre le cœur et l’esprit est ce qui leur permet d’avancer. »

L’expérience de Huda Al-Haqiqi, comme celle d’autres jeunes Marocains qui ont choisi la Chine, confirme que l’intégration ne signifie pas l’effacement, mais plutôt une interaction positive entre deux cultures qui se rejoignent sur des valeurs de travail, de respect et de collaboration. Au cœur de l’Extrême-Orient, les Marocains écrivent un nouveau chapitre des histoires d’échange culturel, sous le signe de la simplicité, de la curiosité et du désir sincère d’apprendre.

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