Mohamed Selhami écrit : Hamid Mahdioui… Faussaire d’information et adversaire de la vérité

Mohamed Selhami écrit : Hamid Mahdioui… Faussaire d’information et adversaire de la vérité

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Cet article est la position de Mohamed Selhami, directeur de Maroc Hebdo, sur le cas de Hamid Al-Mahdawi et le débat suscité par la publication de photos provenant d’un organe interne du Conseil national de la presse. Au-delà de l’incident pris dans sa dimension individuelle, le texte révèle une dérive préoccupante qui soulève des questions sur la responsabilité journalistique et sur la protection des institutions professionnelles face aux tentatives de manipulation de l’opinion publique. C’est une lecture sans concession qui relance une question essentielle : jusqu’où la liberté d’expression peut-elle s’étendre sans se transformer en atteinte à l’éthique et à la crédibilité de la profession ?

La liberté de la presse ne justifie pas la falsification ni ne saurait excuser la déformation, pourtant, Al-Mahdawi l’a transformée en arme pour s’en prendre aux institutions, usant de la fabrication et de l’attaque comme son moyen privilégié pour détruire la crédibilité et saper la confiance.

Il est impératif de nommer les choses par leur nom. Hamid Al-Mahdawi n’est, dans la balance professionnelle, au mieux qu’un propriétaire d’une chaîne sur YouTube, guidé par une aveugle passion et une surenchère de provocations, alimenté par un goût pour l’artifice et l’exagération. Quant à l’affirmation qu’il exerce le journalisme, c’est une forme de tromperie qui ne sied qu’à ceux qui ont, de manière délibérée, mélangé la noblesse de l’information et l’abaissement du bruit numérique ; un amalgame qui menace non seulement la profession, mais aussi l’intégrité de l’espace public marocain dans son ensemble.

Qu’il soit mis fin à cette illusion. L’homme n’a aucune connaissance des normes et méprise délibérément l’éthique professionnelle et le respect des acteurs du métier. Il parcourt YouTube comme un coursier dans les marchés populaires, diffusant la colère, promouvant le scandale, attirant le soupçon, et se nourrissant de la confusion entre l’information solide et le profit illicite.

Entre la vulgarité et la diffamation, entre le journalisme et le procès médiatique, Al-Mahdawi produit un mensonge quotidien et établit un atelier permanent de colère, voulu pour se substituer à la vérité.

Lorsqu’il a osé, le jeudi 20 novembre 2025, diffuser des extraits illégaux d’une réunion privée de la Commission de déontologie au sein de la commission temporaire des affaires de presse, après avoir altéré le contenu par un montage biaisé, son intention n’était ni d’éclairer l’opinion publique, ni de remplir un devoir professionnel. Il visait, avec une intention délibérée, la diffamation, la suspicion, et à semer le trouble tout en sapant la confiance dans les institutions régulatrices, en particulier le Conseil national de la presse. Ce n’est pas une profession qui se pratique, mais un plan de démolition éthique dont les chapitres se succèdent.

Ce qui est plus préoccupant, c’est que cette conduite n’est ni ponctuelle ni étrangère. Elle s’inscrit dans la continuité d’un long parcours de provoque. Aujourd’hui, l’homme est poursuivi pour diffamation et a reçu une peine de prison de un an et demi avec une amende conséquente, en plus de ses antécédents judiciaires lourds. Pour mémoire, il a été condamné à trois ans de prison ferme pour son implication dans le dossier du « Hirak d’Al-Hoceima ». Il n’y a pas d’ombre d’oppression politique dans ces faits ; il s’agit d’un constat d’une relation trouble et constante avec la loi. Quelle crédibilité peut-on accorder aux paroles d’un homme déjà condamné ? Nous ne sommes pas en présence d’un martyr de l’opinion, ni d’un acte noble ; mais d’une infraction à la loi, sans héros, ni gloire.

Pourtant, Al-Mahdawi continue de se draper dans un vieux manteau appelé « liberté d’expression », qu’il utilise comme un écran pour justifier les insultes, la diffamation, la tromperie et la calomnie à grande échelle. Cependant, la liberté ne veut pas dire anarchie, ne permet pas de renverser les faits, ni de tromper le public ou d’accuser les innocents dans l’espoir d’un gain facile ou d’un coup de pub éphémère. Et à la fin, il perçoit véritablement ses récompenses sur YouTube, son employeur principal.

Ce qui se passe dépasse la seule personne d’Al-Mahdawi. C’est une lutte entre deux visions du journalisme : une vision fondée sur la responsabilité, l’éthique et le respect des règles, et une autre qui alimente le chaos numérique, où l’insulte remplace l’information et où la viralité supplante la vérité.

La commission temporaire, en se soumettant à la justice, trace une ligne rouge nécessaire. Elle rappelle que le journalisme n’est pas la jungle, que la carte de journaliste n’est pas un permis à enfreindre, ni un insigne à violer par ceux qui n’en respectent pas les conditions, et qui ne cherchent qu’un gain quotidien éphémère.

Le Maroc n’a pas besoin de falsificateurs d’informations ni de promoteurs de buzz, mais de journalistes responsables, qui mesurent le poids des mots, l’impact des images, et la gravité des accusations. Il a besoin d’une presse éclairée, accompagnant avec sincérité et vigilance son parcours démocratique. Lorsque les dénonciations et le profit deviennent le modèle, la démocratie vacille. Et quand le mensonge devient acceptable, la vérité en est la première victime.

Face à ce glissement, je dis à Hamid Al-Mahdawi : le total impartialité est une illusion, et le silence est une complicité. Il n’y a qu’un seul chemin : défendre l’honneur du journalisme, ou laisser l’image déformée de ce dernier s’étendre et dominer.

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