Lors de la séance d’ouverture de la deuxième édition du Congrès international des minéraux au Maroc (IMC–Morocco 2025), la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a affirmé que « le Maroc s’affirme comme un pôle africain pour conduire la transformation stratégique dans le secteur des minéraux ». Elle a souligné que le continent africain se trouve à un tournant crucial lié à la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales et à l’importance croissante des minéraux stratégiques dans l’économie mondiale.
La ministre a mis en avant la présence de ministres africains et d’experts de l’industrie et de l’économie à cet événement international, soulignant ainsi « la prise de conscience du continent quant à la sensibilité de la période actuelle, et la nécessité d’élaborer une approche commune visant à protéger ses ressources et à localiser la valeur industrielle à l’intérieur des frontières africaines ».
Elle a également noté que les transformations rapides liées à la transition énergétique font des minéraux stratégiques un élément central de l’industrie mondiale. Leila Benali a insisté sur la demande internationale croissante pour des matières comme le cobalt, le lithium, le manganèse, le nickel, le cuivre et les phosphates, positionnant l’Afrique au cœur du cycle industriel futur, grâce à sa richesse géologique et à son capital humain.
Elle a précisé que cette position naturelle du continent « impose la création d’un bloc africain cohérent capable de réguler les normes d’exploitation, de maîtriser les chaînes de valeur, et de mettre en place des cadres de gouvernance répondant aux exigences de durabilité, de transparence et de responsabilité environnementale et sociale ».
Leila Benali a présenté un parcours cohérent s’étalant sur une année depuis la rencontre de Marrakech en décembre 2024, qui avait vu le lancement d’une vision préliminaire pour le système africain d’Origination – Transit – Certification, en passant par les réunions de Nairobi et de Nouakchott, qui ont donné lieu à un consensus continental sur la nécessité d’élaborer un cadre africain unifié pour les normes ESG associées au secteur minier.
Elle a ajouté que les consultations techniques tenues entre octobre et novembre 2025 dans les capitales africaines ont contribué à la formulation d’une version commune de ce cadre, précisant que le Congrès de Marrakech rappelle l’importance de la « Déclaration de Marrakech » qui encadrera une méthodologie de travail africaine unifiée dans ce domaine.
Par ailleurs, la ministre a évoqué le parcours de réforme nationale mené par le Maroc dans le secteur minier, rappelant la numérisation complète du registre minier national, la révision de la législation minière pour s’adapter aux transformations techniques et réglementaires internationales, ainsi que le lancement d’un système numérique encadrant l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (fa7m.ma), qui constitue un outil national pour promouvoir la transparence et l’inclusion économique.
Leila Benali a souligné que ce parcours s’inscrit dans une vision globale qui fait du Maroc un pôle industriel et technologique pour les énergies renouvelables, l’économie verte et les chaînes de valeur liées aux minéraux stratégiques.
Elle a également indiqué que le contexte international actuel offre au continent une opportunité sans précédent de lancer un nouveau modèle africain de gestion des richesses minérales, basé sur l’harmonisation des normes, la création de mécanismes partagés de gouvernance et le développement des chaînes de valeur à l’intérieur des territoires africains.
Elle a insisté sur le fait que le Congrès de Marrakech constitue un « point de départ pour une approche continentale avancée », reflétant une volonté politique et institutionnelle de construire un système africain capable de garantir l’exploitation responsable des ressources du continent et de renforcer sa position au sein de l’économie mondiale.
Enfin, le Congrès IMC–Morocco 2025, qui se poursuivra jusqu’au 26 novembre, représente un espace de coordination entre les gouvernements africains, les institutions industrielles et les organisations internationales, visant à élaborer une vision commune pour le secteur des minéraux stratégiques et sensibles en Afrique.



