La fuite et ceux qui l’exploitent – radiographie des forces tapies derrière l’offensive contre le CNP

La fuite et ceux qui l’exploitent – radiographie des forces tapies derrière l’offensive contre le CNP

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L’affaire de l’enregistrement divulgué depuis plusieurs jours n’a, en réalité, que peu à voir avec ses protagonistes immédiats. Le contenu – des échanges internes lors d’une réunion de la commission d’éthique – a servi d’étincelle, mais la cible réelle dépasse largement ce cadre. C’est le Conseil national de la presse (CNP), institution déjà fragilisée par plusieurs crises successives, qui se retrouve au cœur d’une campagne aux contours de plus en plus visibles.

Un moment politique sensible

La temporalité de cette offensive n’est pas anodine.
Au Parlement, la Chambre des conseillers examine actuellement un projet de loi déterminant pour la reconfiguration du paysage médiatique. Ce texte ambitionne de corriger les failles structurelles qui ont permis, durant plus d’une décennie, l’émergence d’une presse numérique dérégulée, souvent infiltrée par des acteurs sans formation ou impliqués dans des pratiques extorsives.

Le projet entend également réduire l’influence partisane qui a longtemps pesé sur le secteur. Une perspective qui inquiète, voire menace, plusieurs réseaux établis – certains parfaitement identifiés – pour lesquels le maintien d’une zone grise demeure une condition de survie.

Le tournant Hourri

Dans ce contexte, les excuses publiques de Khalid Hourri à l’Association professionnelle des avocats constituent un tournant inattendu. L’intéressé, dont les propos avaient alimenté une indignation collective, a choisi l’apaisement, coupant brusquement l’élan d’une mobilisation qui se voulait exemplaire.

Ce geste a entraîné un affaissement rapide du narratif qui portait la campagne.
Il laisse surtout ceux qui en faisaient un instrument politique dans une posture délicate.

Une perte de relais pour trois figures en quête de surface médiatique

Les réactions d’acteurs tels que Hamid El Mehdaoui, Omar Radi et Loubna Fellah témoignent de cette recomposition soudaine.

  • Hamid El Mehdaoui, dont la diffusion de l’enregistrement a enclenché la polémique, se retrouve privé de la légitimité morale sur laquelle il tentait de s’appuyer. L’affaire, désormais apaisée, met en lumière un procédé qui s’inscrit davantage dans la quête d’audience que dans une démarche journalistique.
  • Omar Radi, toujours associé à des dossiers lourds – violences sexuelles et espionnage – avait saisi l’occasion pour réinvestir un espace public d’où il demeure largement marginalisé. L’atténuation de la crise réduit son intervention à une apparition opportuniste sans véritable impact.
  • Quant à Loubna Fellah, figure d’un radicalisme revendiqué et dont l’intégration dans le secteur médiatique n’a jamais réellement abouti, elle perd un terrain de contestation qu’elle espérait durable. L’essoufflement de la polémique isole un peu plus un discours fondé sur la défiance systématique envers les institutions.

Une institution prise pour cible dans un contexte de réformes

L’épisode révèle finalement une dynamique plus profonde : le CNP, déjà au centre de tensions internes, devient le champ d’affrontement d’acteurs cherchant à peser sur les réformes à venir, voire à empêcher toute refonte susceptible de réduire leur influence.

La fuite de l’enregistrement aura servi de prétexte.
La campagne, elle, semblait construite pour durer.
Mais l’équilibre s’est déplacé, et les protagonistes qui l’avaient alimentée se retrouvent aujourd’hui face à une réalité moins favorable que prévue.

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