La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a présenté une vision globale de la réforme du secteur minier, affirmant que la réalisation de la justice spatiale, telle que stipulée dans les directives royales, constitue le fil conducteur de ce projet stratégique. Elle a indiqué, lors d’une session de questions orales à la Chambre des représentants, que ce secteur vital contribue à environ 10 % du produit intérieur brut (PIB), 20 % de la valeur des exportations nationales, et génère plus de 40 000 emplois directs.
En exposant les grandes lignes de la réforme, Benali a souligné que l’infrastructure du secteur repose sur trois axes principaux : le phosphate, pour lequel le Maroc occupe une position de leader mondial, l’activité minière hors phosphate, qui connaît une expansion notable grâce aux efforts du ministère et de ses partenaires, et enfin l’exploitation minière traditionnelle, qui conserve une grande importance sociale dans plusieurs régions.
La ministre a également évoqué la question humaine liée à la sécurité des travailleurs, rappelant que le premier accident dont elle a eu connaissance à son arrivée à ce poste fut la mort de cinq mineurs, ce qui a fait de cette problématique une priorité absolue. Par conséquent, le projet de loi 33.13 a été retiré en 2021 pour être reconfiguré selon une nouvelle logique qui place la vie et les droits des travailleurs au cœur de la réforme, avec l’introduction d’une carte de travailleur minier et des garanties sociales claires.
Elle a ajouté que le projet de loi modifiant celui de 72.24 est désormais prêt, et qu’il inclut une simplification des procédures, la création d’une commission nationale pour les minéraux stratégiques, et la promotion du contenu local pour créer une valeur ajoutée interne. Elle a également annoncé le projet de loi 65.24 visant à transformer l’Office national des hydrocarbures et des mines en société par actions, dans le but d’améliorer la gouvernance, diversifier les sources de financement et renforcer la recherche et l’exploration.
Concernant l’activité minière traditionnelle à Tafilaalt et Figuig, Benali a souligné que la tenue du troisième conseil d’administration de l’institution « Kaditag » a marqué un tournant dans la gestion de ce secteur, avec le lancement d’une nouvelle vision comprenant la réforme du cadre juridique et la création d’un comité de pilotage stratégique. Elle a noté que sa visite dans la région lui a permis de constater sur le terrain les contraintes auxquelles sont confrontés les artisans miniers, avant de signer un accord visant le développement des infrastructures, l’amélioration de la recherche et de l’exploration, et la création de zones industrielles spécifiques au secteur, qui pourraient par la suite devenir des zones franches, avecune possibilité d’étendre l’expérience aux provinces du sud.
En ce qui concerne la situation dans la province de Jerada, elle a souligné que cette région reste ancrée dans la mémoire nationale pour les sacrifices qu’elle a consentis dans la construction du système énergétique. À ce sujet, elle a annoncé un nouveau plan de restructuration des activités minières, à travers une plateforme numérique qui reliera directement les mineurs de charbon au marché national pour garantir un revenu stable et un cadre juridique clair.
Dans le cadre de la numérisation du secteur, Benali a révélé que le registre minier national numérique sera opérationnel au premier trimestre de l’année 2026, comprenant plus de quarante démarches administratives, ce qui contribuera à simplifier les procédures, à renforcer la transparence et à améliorer la gestion des ressources minérales.
Elle a affirmé que le Maroc connaît aujourd’hui une dynamique de réforme étendue au sein du secteur minier, fondée sur une approche participative impliquant divers acteurs, et axée sur la valorisation des ressources et le renforcement de l’industrie de transformation comme levier essentiel pour atteindre la souveraineté économique nationale. Elle a rappelé que la semaine dernière a été marqué par la présentation de « l’Annonce de Marrakech », comme une nouvelle étape africaine visant la valorisation des minerais de haute valeur.
En conclusion de sa présentation, Benali a souligné que l’avenir de l’industrie minière est lié au développement des infrastructures, telles que des ports, des routes et des pipelines, notamment les projets du port de Nador et les plateformes logistiques qui lui sont associées, en affirmant que ces réformes cumulatives placent le Maroc à l’aube d’une nouvelle phase qui renforce sa position en tant qu’acteur minier régional capable de créer de la richesse et des opportunités d’emploi.





