Débat – L’Autorité nationale de régulation de l’électricité en marche

Débat – L’Autorité nationale de régulation de l’électricité en marche

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L’opinion publique nationale, au moins à travers les réseaux sociaux, a dénoncé les nominations des membres de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité. Et bien que ce soit légitime de soulever les questions de nominations et d’indemnités, cela nous fait passer à côté du vrai débat.

Le débat autour des problèmes du secteur d’électricité en particulier, et de l’énergie en général, et le rôle que doit jouer l’Autorité nationale de l’électricité à cet égard et qui est bien plus important!

L’Autorité nationale de régulation de l’électricité pourra-t-elle créer un environnement transparent et propice pour développer le marché de l’électricité et créer de l’emploi et de la valeur?

Il faut reconnaître que l’ organisation du secteur reste embryonnaire et les acteurs tels que MASEN, ONEE et même les gestionnaires délégués (LYDEC par exemple) jouissent d’une grande influence.

Au Maroc la production implique des acteurs publics et des acteurs privés, mais souffre de beaucoup de contraintes techniques et administratives.

Quels sont ces dysfonctionnements?

Les dysfonctionnements entravent l’épanouissement de ce secteur sont, d’une part, L’Etat qui est producteur à travers l’ONEE et MASEN et, en même temps, régulateur à travers l’agence nationale de régulation de l’électricité ANRE.

MASEN qui monopolise le domaine de développement des énergies renouvelables et aussi le projet de loi sur l’auto- production qui limite l’action des opérateurs privés.

Autant de grandes questions, auxquelles, il faudra apporter des réponses pour clarifier la vision et les rôles dans ce secteur prometteur pour l’économie nationale.

Il est à mon sens important que l’Etat se désengage progressivement de la production et assouplisse les contraintes techniques et administratives afin d’ouvrir le marché de la Basse tension et encourager les initiatives privées.

Pour ce qui est du transport, du ressort de l’ONEE aujourd’hui, il serait judicieux , de créer un établissement public pour assurer les missions et attributions du gestionnaire du réseau national de transport.

La distribution qui revient aux communes, et qui est confiée à l’ONEE ou à des opérateurs privés (au nombre de 3 actuellement) dans le cadre de la loi de la gestion déléguée, a besoin d’investissements au niveau des installations des réseaux de distribution, une charge qui devrait, d’ailleurs, être supportée par les  gestionnaires des réseaux.

Enfin, il est nécessaire d’accélérer toutes les mesures prévues par la loi sur la régulation de l’électricité et réduire au maximum les périodes transitoires. Mais ouvrir le chantier ne servirait à rien si les rôles des différents acteurs dans les trois domaines qui composent le secteur, à savoir, la production, le transport et la distribution, ne sont pas clarifiées et délimitées.

Et comme le succès de toute activité économique est lié à l’attractivité qu’offre le secteur, il est de mise de procéder à un assouplissement des procédures d’octroi des autorisations pour la production de l’électricité à partir de sources renouvelables, afin d’encourager les investissements et permettre ainsi la création d’emploi et de la valeur.

 

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Par Brahim KHANBOUBI

Consultant en Développement Durable, Efficacité Énergétique et Energies Renouvelables

 

 

 

 

 

 

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