Le Maroc explore, depuis quelques années déjà, la diversification de ses ressources énergétiques en misant, notamment, sur les EnR (Energies Renouvelables). Et les investissements massifs dans le solaire comme dans l’éolien en sont la parfaite illustration.
Dans son rôle de force de propositions, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est mis dans la dynamique d’une réflexion qui entre dans le cadre de la consolidation des acquis en la matière, tout en visant plus haut.
D’ailleurs, ce jeudi 9 juillet, le Conseil a livré sa vision pour l’accélération de la transition énergétique. L’objectif étant d’ « installer le Maroc dans la croissance verte ». Pour ce faire, pas moins d’une soixantaine d’experts et autres acteurs, de différents horizons concernés par la question, ont été approchés. Un travail transversal qui a débouché sur une série de recommandations pour aider à mettre en place une stratégie renouvelée et les modes opératoires qui vont avec.
Dans son analyse, le CESE estime que le Royaume dispose d’« un potentiel considérable en énergies renouvelables dont la valorisation créerait de nombreux bénéfices pour le pays, les citoyens, les entreprises et l’environnement ». Et ce, à la faveur, notamment, de la baisse des coûts. Trois scénarios ont ainsi dégagés à l’horizon 2030, 2040 et 2050. Selon les conclusions de l’étude, cela devrait permettre une réduction conséquente de la dépendance aux produits pétroliers. Celle-ci devant passer de près de 88% aujourd’hui à 35% en 2040 et moins de 17% en 2050.
Or, quand on connaît le coût des importations des produits pétroliers, l’on voit de loin les bienfaits que le recours aux EnR aura sur la balance commerciale du Maroc. Sans omettre de vue, bien entendu, l’impact que cela aura sur l’environnement en termes des émissions de gaz à effet de serre dont la réduction sera à hauteur de 30% et des rejets des particules qui baisseront d’environ 50%. Les perspectives sont prometteuses certes, mais comment y parvenir ? Sur ce plan, le Conseil décline une feuille de route où il égrène une série de mesures à mettre en œuvre pour transformer l’essai.
Il s’agira, entre autres, de consacrer quasi-exclusivement les capacités électriques à venir aux sources renouvelables et au stockage, tout en maximisant la production électrique décentralisée au niveau des foyers, des industries, des communes, des exploitations agricoles, des coopératives…, lit-on dans la note de synthèse. Aussi, le Conseil préconise la transformation progressive de la mobilité (40% de la consommation actuellement), en recourant au transport en commun durable et aux voitures électriques. Mais aussi la mise en œuvre d’une politique coordonnée pour l’efficacité énergétique, sans oublier l’importance d’investir davantage dans le dessalement par les énergies renouvelables.
Le tout dans une approche intégrée qui ne peut voir le jour sans la mise en place d’un cadre de gouvernance adéquat de nature à participer à la réussite de ce pari vert.