Si récemment, le débat sur la création d’un parti politique amazigh a refait surface, ce nouveau-vieux débat qui soulève la nécessité de créer des institutions par des militants amazighs, que ce soit sous la forme d’une organisation politique ou en rejoignant un parti existant.
Mais il est important de dresser le bilan et rappeler l’échec ou la mise en échec des initiatives antérieures. Car si cette participation a rendu visibles les droits linguistiques et culturels amazigh et a contribué directement ou indirectement à une reconnaissance constitutionnelle de l’identité Amazigh en positionnant le tamazight comme langue officielle du pays, les contraintes politiques et les divergences idéologiques ont indubitablement empêché une traduction démocratiques des dispositions constitutionnelles de 2011.
Les quelques politiciens qui ont joué un rôle important au sein de leur formation pour l’adoption de la cause amazigh et les militants qui ont également joué un rôle significatif dans la plaidoirie pour la cause ne se sont pas arrivés à traduire la cause amazigh telle que portée dans la philosophie de la constitution de 2011 et à la faire porter comme une « demande démocratique » dans un Etat de Droit.
Réussir à faire adopter une demande sociétale dépend toujours d’un équilibre de pouvoir. Celui du front des revendicateurs et du politique. C’est cet équilibre déterminé par la revendication et la réaction qui justement procure la stabilité politique à la lumière de la continuité.
L’élite Amazigh a participé activement à la vie politique et a exercé des rôles spécifiques dans un carde prédéfini. Autant au sein de leur propre organisations politiques ou en tant qu’acteurs au sein de partis existants, et ont pu ainsi satisfaire des ambitions personnelles en se rapprochant des cercles de décision politique..
Nous avons besoin aujourd’hui d’une élite amazigh productrice de nouvelles idées et pouvant développer des stratégies claires pour une action collective. Nous avons besoins d’organes structurés qui contribuent à faire mieux connaître l’identité Amazigh en tant que dimension fondamentale de l’identité nationale afin d’être en mesure d’influencer les décisions politiques et partisanes du front civil.
Le travail organisationnel partisan et associatif peut être important, mais il doit y avoir une nouvelle élite capable d’actions collective et explorer toutes les possibilités offertes par les médias alternatifs et les réseaux sociaux afin d’ influencer l’opinion publique.
Par Oussimouh Lahcen