La médiocratie ou l’inaptocratie à la marocaine

La médiocratie ou l’inaptocratie à la marocaine

- in Chroniques citoyennes
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La classe dite d’élites, des politiques comme des technocrates, devient de plus en plus MÉDIOCRE et pleine d’incompétents, un fait de plus en plus perceptible.

Larousse définit la médiocratie comme :
«Le pouvoir exercé par ceux qui ont peu de capacité n’atteignant pas la moyenne dans tel ou tel domaine».
Ce concept apparût au dix-neuvième siècle, s’emploie aussi à propos d’une organisation où règne la compétence moyenne qui ne veut pas attirer les «meilleurs» ni les placer à la tête de l’organisation.

Le fait étant que la majorité d’une population en termes de compétences, suit globalement la courbe de Gausse le nombre de personnes autour de la moyenne constitue toujours la majorité.

Ce phénomène statistique explique pourquoi le populisme peut régner même dans des sociétés démocratiques quand l’élite politique au lieu de tirer les esprits de leurs peuples vers le haut, les valeurs humaines les plus nobles et l’excellence choisissent de profiter du choix par les urnes de la démocratie en jouant sur la corde émotionnelle obscure populiste et la médiocrité humaine. Comme sur le racisme, le nationalisme extrémiste ou l’intégrisme religieux.

Selon Jean d’Ormesson, homme de la droite française, la démocratie peut engendrer l’Inaptocratie. Je cite :

« Inaptocratie : Un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d’un nombre de producteurs en diminution continuelle. »

Outre cette médiocrité que peut engendrer la démocratie, il y’a celle que peut produire une organisation fermée sur elle même par consanguinité. C’est cette altération qui caractérise également le système de gouvernance marocain. La problématique est historique et spécifique à notre système de société Marocaine toujours à la recherche d’une démocratie véritable.

En effet il y’a plusieurs phénomènes qui se juxtaposent :

Le mode de gouvernance politique au Maroc est mixte et allie un système de modernité à un autre provenant des traditions. Soit une démocratie officielle et un esprit du Makhzen officieux.

Le Maroc est ainsi doté d’institutions séparant les pouvoirs exécutif, législatif et juridique avec une constitution depuis 2011 qui consolide le système d’une monarchie constitutionnelle, éclairée et démocratique avec des partis élus au suffrage universel.

Mais malheureusement le Maroc, en tant que citoyens et acteurs politiques, malgré ses institutions modernes, traîne encore un esprit et des pratiques archaïques opposés au concept même de la démocratie.

Dans ce système, la société qui a toujours été historiquement gouvernée par des groupes de familles d’oligarques riches qui gravitent autour du Pouvoir politique suprême, et continuent à faire main mise sur l’économie et influent les pouvoirs politiques. Evidemment la classe moyenne n’a pas sa place dans cette société.
Ce système hybride « conservatisme et modernité » fait que les chefs de partis politiques sont élus démocratiquement par les urnes et les technocrates sont désignés par des lobbys.

Dans ce système de démocratie en construction règne un certain Parti populiste de référence religieuse qui profite du fait que le peuple marocain soit majoritairement de bonne foi religieuse. Le choix au niveau des urnes pour ce parti, sur le critère religieux au detriment de la performance politique, économique et sociale de ses dirigeants. Un parti  composé  de dirigeants à compétences très moyennes.

Les technocrates gérant les établissements stratégiques publics par contre sont choisis parmi un groupe restreint d’élites désignées par des groupes d’influences. Ce groupe devient également au cours du temps composé que de médiocres. Car les compétents en sont systématiquement marginalisés et éjectés.

Ce processus mixte finit donc par produire de la médiocrité par les deux voies.

Par M.Gaizi

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