Partis politiques/ Avis de recherche

Partis politiques/ Avis de recherche

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On serait tenté, en ces temps-ci, de lancer plus qu’un avis de recherche. Certaines voix pourraient même aller jusqu’à dire : « Cherche partis politiques désespérément ! ». Et on les comprendrait aisément. C’est à la fois une interrogation, mais aussi un cri.

En effet, à quelques encablures de la rentrée parlementaire, faute de rentrée politique comme il se doit, notre landerneau partisan continue de se livrer à des querelles de clochettes à n’en pas finir.

Le hic est que, visiblement, cela ne réveille pas l’intérêt nécessaire pour un sursaut qui serait de nature à mobiliser les troupes à la veille d’une année devant être synonyme d’inflexion. D’autant plus qu’il ne s’agit nullement d’une année d’élections normales. Non seulement qu’il est question d’un moment où l’on devrait faire le bilan d’un double mandat où un parti politique a « su » capitaliser sur une double conjoncture assez particulière, mais aussi avec des partis politiques qui n’ont pas pu, ou « su », développer une alternative de nature à « séduire ». Les preuves, tangibles, sont multiples depuis 2011.

Pas besoin de revenir à la récente histoire du pays pour s’en rendre compte. Et ce, pour au moins cinq raisons.

1- Sous le précédent gouvernement, le public a dû passer, à son corps défendant, et parfois dans la délectation généralisée, les spectacles parlementaires. La séance parlementaire consacrée à la politique générale, comme elle est qualifiée dans les textes, ressemblait à un pugilat où l’ex-chef du gouvernement se livrait au monologue face à une opposition quasiment atone. Le champ était libre et il campait le rôle du parti majoritaire et du parti de l’opposition à la fois.

2- Dans la foulée, les partis de la prétendue majorité se tiraient les uns sur les autres. Au cours de ces années, on a eu droit à un record de décisions et de prises de positions qui ont engendré le record national, sur toute l’histoire du pays, des mises au point. Les cabinets ministériels avaient, semble-t-il, deux missions : la revue de presse et la réponse aux médias. Sans oublier, l’autre mission officieuse consistant à descendre les autres formations de la coalition gouvernementale. Cinq jours de l’Exécutif, le weekend pour la guerre non déclarée. Le fameux blocage, après le débarquement de l’ex-meneur du « parti majoritaire », d’un point de vue arithmétique s’entend, en a livré l’image grandeur nature ! L’Histoire retiendra, à coup sûr, ce qu’il en était. Et ce, loin des réactions « émotives » et ô combien orientées dans l’immédiateté. Or, il faut juste avoir de la jugeote, au premier degré, pour s’en rendre compte

3- L’arrivée d’un nouveau gouvernement, sous la houlette du même parti devenu, par la force des choses, le parti majoritaire, n’a pas changé la donne. Les formations constitutives de ladite majorité n’ont pas réellement trouvé le terrain d’entente pour une meilleure gestion de la chose publique. Ce pour quoi, dans l’absolu, elles ont été élues. Du coup, on a dû subir, le spectacle en moins, pratiquement les mêmes vicissitudes. La preuve par les faits, les tirs à la corde au niveau du gouvernement tout autant qu’au niveau des « débats parlementaires ». Le jour où on aura la « promise » chaîne parlementaire, on pourra espérer de meilleures prestations !

4- La crise du coronavirus va encore nous livrer de nouvelles contradictions. On applaudit au début de la pandémie ce qu’on démolit en août-septembre. A croire que ce n’est plus la même coalition qui gère les affaires du pays. Avec un tout peu de « sérénité », on aurait pu « produire » un discours qui, sans verser le « triomphalisme béat », aurait gagné à être réaliste. . La cohérence gagne la confiance. Sans, c’est la « non-confiance » qui gagne du terrain. Or, à ce niveau, on doit savoir quel capital s’en trouve renfloué !

5- Dans la foulée, les yeux rivés sur les échéances de 2021, les partis politiques semblent reléguer les missions constitutionnelles qui sont les leurs. Ils mettent de côté les attentes des citoyens, les urgences des adversités objectives, les priorités du « moment », et se livrent batailles sur les quotas, les listes électorales, les circonscriptions à revoir, les subventions et les « militants », à placer et on en passe.

La liste n’est pas exhaustive certes, mais il ne s’agit que de quelques indicateurs. Il est temps que tout le monde se réveille pour réveiller l’intérêt d’aller, demain, aux urnes !

Gadi Abdelhadi

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