Si ma mémoire tient encore la route, le grand public l’a découverte dans »Bent lafchouch ». Oui ! Vous avez bien deviné. Elle, c’est Latefa Ahrrare. Et c’était en 1990. Pas si longtemps que ça, comme disait une connaissance commune.
On la sentait si proche, même si le rôle aurait pu la rendre eloignée. Parce qu’elle jouait vrai ! Elle joue vrai.
L’incarnation d’un personnage pour elle est une passion. Mais, le talent, à lui tout seul, ne suffit pas. Elle ‘saute’ à L’ISADAC pour ‘se parfaire’. Studieuse, Latefa decroche son diplôme en 1995.
Celle qui dit avoir choisi son métier poursuivra son chemin. Avec questionnements et conviction. On la croisera à la télévision. On la verra au cinéma. On l’appreciera sur les planches. Ce sont plus les rôles qu’elle incarne qui l’intéresse que le médium qu’elle empunte pour aller vers le public. Bien qu’on a le sentiment qu’elle flaire plus le théâtre.
Pour ne pas faire grincer des dents, on ne parlera pas des grands noms qu’elle a côtoyés et dont elle confie avoir beaucoup appris. Ceci dit, on ne peut escamoter le Grand Maître Seddiki. Une expérience-séquence marquante dans un parcours artistique qui n’a pas encore livré toutes ses étendues.
Dans son regard pétillant, on sent la curiosité d’une artiste qui n’a rien perdu de son enfance. La rebelle est entière et s’assume. Et assume ses prises de positions, ses choix et leurs déclinaisons.
L’enseignante, parce qu’elle enseigne à l’ISADAC dans une démarche de partage, dit ce qu’elle pense et pense ce qu’elle dit. Sans hesitation. Sans détour.
Au bout du fil comme en direct, elle est elle. Plus encore, Latefa, aussi connue pour avoir montré son autre facette d’organisatrice d’événements culturels, travrese le temps, les temps, mais les horloges ne ronronnent pas dans son salon.
Son sourire comme son rire sonore sont les mêmes ! D’il y a toujours !
Se confiant, elle dit que les rôles qu’elle joue lui suffisent pour ne pas jouer dans la vie. Et dans ses multiples ‘incarnations’, elle se donne sans compter et ‘ça’ se sent. L’assurance chevillée au corps et au cœur, elle ose. Elle prend des risques. Ahrrare n’est pas avare. Elle ne fait pas semblant.
En elle se confondent la comédienne, l’actrice, la réalisatrice et celle qui met aussi en scène. Dans un élan de ‘chacun dans son rôle’.
La femme libre, mais ô combien disciplinée dans son travail, en tournage ces jours-ci à Ifrane, sait faire la synthèse.