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Dans une session judiciaire marquée par des tensions et des débats houleux, qui a duré plus de cinq heures, la Cour d’appel de Casablanca a décidé de reporter l’examen du dossier médiatiquement connu sous le nom de « l’affaire Escobar du Sahara » au vendredi prochain. Ce report a fait suite à de longues discussions concernant les arguments préliminaires présentés par la défense des accusés.
Cette affaire controversée, qui a été retardée à plusieurs reprises, attire une attention considérable en raison de l’implication de plusieurs figures politiques et sportives de premier plan, notamment Saïd Naciri, ancien président du Wydad Athletic Club, et Abdelnabi Bioui, ancien président de la région de l’Oriental.
Lors des premières plaidoiries, la défense des accusés a soumis une série de requêtes initiales et de moyens de défense. Me Achraf Jedoui, avocat de Saïd Naciri, a demandé la convocation du trafiquant de drogue international Haj Mohamed Ben Brahim, surnommé « Escobar du Sahara », pour un face-à-face avec son client. La défense a également sollicité la convocation du directeur de la prison d’El Jadida, en lien avec des rapports faisant état de longues conversations téléphoniques entre Naciri et le trafiquant malien, ce que la défense considère comme un élément nécessitant un examen plus approfondi.
Simultanément, Me Mohamed El Houssine Kerroute, avocat d’Abdelnabi Bioui, a demandé l’ajout de nouvelles plaintes et enregistrements pouvant éclaircir le déroulement des faits. Il a également insisté sur la nécessité de convoquer de nouveaux témoins pour analyser des détails importants, en particulier concernant le nombre de camions saisis à El Jadida, qui, selon la défense, appartiennent au trafiquant malien et non à l’ancien président de la région de l’Oriental.
Me Kerroute n’a pas caché ses critiques sur la manière dont le suspect malien est traité, le qualifiant de « personne à deux statuts », passant du statut de condamné à celui de témoin et de partie civile, soulevant ainsi de nombreuses questions sur l’enquête.
À la fin de la session, la Chambre criminelle de la Cour d’appel a décidé de reporter l’affaire au vendredi suivant, où la défense devrait continuer à présenter ses requêtes et moyens de défense, dans l’attente de nouveaux éléments susceptibles de changer le cours du procès.