Par najiba jalal
Une campagne insidieuse prend forme, habilement dissimulée derrière des appels à des actions plus sévères contre certains influenceurs sur les réseaux sociaux. Ceux qui en sont les instigateurs ne se présentent pas comme des détracteurs de la justice. Bien au contraire, ils prétendent soutenir son action, en exigeant même des arrestations plus nombreuses. Mais sous cette façade de légitimité se cache une stratégie bien plus perverse : préparer l’opinion publique à une attaque systématique contre la justice marocaine.
Cette manœuvre se déploie à travers une rhétorique soigneusement étudiée. Elle consiste à répandre l’idée que les récentes arrestations d’influenceurs s’inscrivent dans une volonté de « purger » les réseaux sociaux. En apparence, ces voix semblent soutenir une justice ferme et rigoureuse. Pourtant, elles distillent en parallèle une perception biaisée : celle d’une justice qui viserait des individus pour leur présence ou leur influence en ligne, et non pour des infractions définies par la loi.
Or, la vérité est tout autre. Les poursuites engagées ne ciblent pas des opinions ou des activités numériques en tant que telles, mais des infractions pénales claires, telles que la diffamation, l’incitation à la violence, ou encore la désinformation délibérée. À cela s’ajoutent des affaires graves, comme des cas de maltraitance d’enfants révélés par des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Ces actes, d’une extrême gravité, nécessitent des réponses judiciaires rapides et exemplaires pour protéger les victimes et garantir la sécurité publique. Ces poursuites, fondées sur des faits avérés et des plaintes indépendantes, démontrent l’engagement de la justice marocaine à faire respecter les lois sans parti pris ni arbitraire.
En jouant sur cette ambiguïté, les auteurs de cette campagne cherchent à installer dans l’esprit collectif une image déformée de la justice marocaine : celle d’une institution s’attaquant aux personnes plutôt qu’aux actes. Ce narratif, soigneusement distillé, prépare le terrain pour une critique plus virulente et généralisée de l’institution judiciaire, en vue de fragiliser sa légitimité à long terme.
Cette tactique est particulièrement pernicieuse car elle détourne l’attention de l’essentiel. Elle ignore le fait que ces poursuites répondent à une nécessité de régulation, tout en s’inscrivant dans une dynamique mondiale. Partout dans le monde, les États mettent en place des cadres juridiques pour contrer les dérives des réseaux sociaux. L’Union européenne, par exemple, a adopté des lois strictes pour imposer aux plateformes la modération des contenus illégaux. Aux États-Unis, des débats se concentrent sur la réforme de la *Section 230*, visant à renforcer la responsabilité des plateformes. Ces mesures ne sont pas perçues comme des atteintes aux libertés, mais comme des garde-fous pour protéger les sociétés.
Dans ce contexte, il est essentiel de ne pas se laisser duper par cette campagne sournoise. La justice marocaine ne mène aucune « purge » sur les réseaux sociaux. Elle agit conformément à la loi pour sanctionner des actes qui mettent en danger la stabilité et la sécurité publiques.
Soyons lucides face à cette manipulation habilement déguisée en soutien. Derrière ces appels à davantage d’arrestations se cache une intention bien plus sombre : miner la crédibilité de la justice et préparer l’opinion publique à un assaut plus large contre l’institution. Ne cédons pas à ces tentatives de désinformation. Réaffirmons notre confiance dans une justice souveraine, qui protège les libertés et l’ordre social avec discernement et responsabilité.