Amal amrani
Au cœur des enjeux stratégiques du Maroc, la réforme du système éducatif se veut non seulement un impératif national, mais aussi une condition sine qua non pour l’édification d’un État social fort et résilient. Sous la présidence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, la Commission nationale de suivi et d’accompagnement de la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique a tenu une réunion décisive, marquant une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la loi cadre 51.17.
L’un des piliers majeurs de cette réforme réside dans la généralisation du préscolaire, pierre angulaire d’un système éducatif performant. Avec un taux de scolarisation des enfants de 4 à 5 ans atteignant désormais 83 %, le Maroc s’approche d’un tournant historique. Cette dynamique s’accompagne d’une montée en puissance du programme des « établissements pionniers », qui, après une phase expérimentale réussie sur 626 écoles, s’étend désormais à 2.626 établissements primaires publics. Une initiative qui, aujourd’hui, impacte directement 1,3 million d’élèves, soit 30 % de l’effectif global du primaire, et amorce une transformation qualitative de l’apprentissage dès les premières années.
L’ambition de modernisation ne s’arrête pas aux bancs du primaire et du secondaire. L’enseignement supérieur connaît une expansion significative, avec un taux de scolarisation post-baccalauréat bondissant de 39,9 % à 47,1 %. Un indicateur qui reflète l’essor d’un réseau universitaire en pleine mutation, désormais constitué de 458 établissements contre 411 en 2019-2020. Ce développement structurel vise à répondre aux besoins d’une jeunesse avide de savoirs, tout en alignant la formation académique avec les exigences du marché de l’emploi et les défis de l’innovation.
Face à une économie en perpétuelle mutation, le gouvernement mise sur une refonte ambitieuse de la formation professionnelle, véritable levier d’employabilité. La commission a ainsi passé en revue les stratégies adoptées pour enrichir l’offre de formation, moderniser les approches pédagogiques et doter les jeunes de compétences adaptées aux réalités économiques. L’enjeu est de taille : réduire le gap entre la formation et l’emploi, et faire de la jeunesse marocaine un acteur clé du dynamisme national.
À travers cette mobilisation sans précédent, le gouvernement inscrit son action dans le sillage des Hautes Orientations Royales, faisant de l’éducation un moteur de transformation sociale et économique. Aziz Akhannouch l’a martelé : accélérer l’application des réformes législatives et réglementaires est une priorité absolue. Il ne s’agit pas seulement de mobiliser des ressources financières – bien que celles-ci atteignent des niveaux sans précédent – mais bien d’en assurer une gestion optimale et efficiente pour garantir une éducation de qualité, gage d’un Maroc plus juste et plus compétitif.
Si les chiffres témoignent d’un progrès indéniable, la réforme éducative ne peut se mesurer à l’aune des seuls indicateurs quantitatifs. Son succès reposera sur l’impact réel sur les élèves, les enseignants et l’ensemble des acteurs éducatifs. La volonté politique est là, les moyens sont engagés – reste à voir si ces transformations sauront imprimer un changement structurel durable et répondre aux attentes d’une nation qui place son avenir entre les mains de ses générations futures.
Le Maroc est-il à l’aube d’une révolution éducative ou assiste-t-on à un énième ajustement technique d’un système en quête de repères ? L’histoire en jugera.