Benkirane célèbre un agresseur de femmes et attaque ses victimes lors d’une conférence à Bouznika.

Benkirane célèbre un agresseur de femmes et attaque ses victimes lors d’une conférence à Bouznika.

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Abdelilah Benkirane, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement, a suscité une vague d’indignation lors du neuvième congrès national du parti après ses déclarations controversées concernant le pardon royal accordé au journaliste Tawfik Bouachrine. Benkirane a exprimé sa joie pour la libération de Bouachrine et a annoncé son soutien, mais il a ajouté une phrase dubitative en déclarant qu’il « pourrait y avoir eu une erreur », ce que beaucoup ont interprété comme une insulte directe et choquante aux victimes de Bouachrine.

Ces déclarations ont soulevé de profondes interrogations sur la dualité des positions au sein du Parti de la justice et du développement. Comment un secrétaire général d’un parti revendiquant une référence islamique peut-il défendre une personne reconnue coupable de lourdes accusations, notamment de viol, de traite d’êtres humains et d’exploitation de femmes travaillant sous sa direction ? Les faits étaient documentés par des vidéos accablantes présentées devant le tribunal, excluant toute possibilité de contestation ou de minimisation.

Le discours de Benkirane semblait être un message destiné aux Marocains, impliquant que la loyauté partisane prime sur les valeurs et les principes. Comme si la dignité des femmes s’évanouissait lorsqu’il s’agissait de défendre un membre du parti. Ce comportement nuit non seulement à la crédibilité du parti, mais remet en question la confiance de la société marocaine dans les valeurs que certains politiciens prétendent défendre.

Ce qui a le plus surpris, c’est que Benkirane n’a pas seulement exprimé sa solidarité, mais a également tenté de minimiser la gravité des crimes reprochés à Bouachrine, ignorant la souffrance des victimes et oubliant que les affaires de viol et de traite d’êtres humains ne tolèrent ni justification ni minimisation.

De nombreux Marocains se demandent aujourd’hui quelles sont les limites de la solidarité au sein des partis politiques. Les valeurs et les principes peuvent-ils être achetés ou vendus selon l’identité de l’accusé ? Quelle place la femme occupe-t-elle dans ce système qui semble sacrifier la dignité au profit de loyautés partisanes et d’intérêts étroits ?

Ces propos ont révélé la fragilité du discours éthique du Parti de la justice et du développement et ont relancé des questions brûlantes sur la nature du changement promis par le parti depuis sa création. Si la protection de la dignité humaine est soumise à des calculs politiques, comment les citoyens peuvent-ils avoir confiance en des discours sur la réforme ou la défense des droits ?

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