Wahedi appelle à une guerre contre les détenteurs d’« armes blanches »
Abdelatif Wahedi, ministre de la Justice, a déclaré que la médecine légale au Maroc fait face à de nombreux défis, évoquant les rapports internationaux sur les droits de l’homme qui soulignent l’absence notable de cette spécialité dans le royaume.
Wahedi a expliqué, lors de ses réponses aux questions des députés lors de la séance des questions orales d’aujourd’hui, que la médecine légale est « très limitée, tant et si bien qu’il n’est pas possible de fournir un médecin légiste dans chaque province ».
À cet égard, le responsable gouvernemental a indiqué que le ministère de la Justice a émis un décret pour une formation rapide des médecins généralistes afin d’effectuer des tâches de médecine légale, tout en demandant au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation d’ouvrir cette spécialité dans les facultés de médecine ; « mais la demande des étudiants reste faible en raison des salaires bas ne dépassant pas 100 dirhams par autopsie ».
Le ministre de la Justice a ajouté que son département « est actuellement en train de revoir le décret pour augmenter les indemnités allouées aux médecins légistes », notant qu’il existe actuellement une formation pour 75 étudiants en médecine légale pour les morts et 63 pour les vivants, soit un total de 138 médecins légistes. Wahedi a également confirmé qu’il existe un plan pour former 200 médecins supplémentaires, avec l’ouverture de nouvelles formations à l’avenir pour combler le manque dans ce domaine vital.
D’autre part, Abdelatif Wahedi a affirmé que le port d’armes blanches « est devenu un phénomène dangereux », en faisant référence à des incidents malheureux tels que la mutilation d’un policier à Agadir et la défiguration de visages de jeunes filles.
Le responsable gouvernemental a précisé que des décisions judiciaires « commencent à frapper d’une main de fer sur ce sujet », ajoutant que le projet de nouveau Code de procédure pénale a élargi la définition des armes pour inclure tout outil pouvant être utilisé pour blesser, passant de l’article 507 à l’article 303 bis, avec un durcissement des peines.
Le ministre a exprimé son intention de « se montrer ferme dans la répression des porteurs d’armes blanches comme les sabres ou les tournevis utilisés pour blesser autrui », soulignant que cette initiative bénéficie du soutien du ministère public et de la justice. Il a également salué les efforts des forces de sécurité et de la gendarmerie royale dans ce sens.
En réponse à la question des chèques, le ministre de la Justice a insisté sur « la nécessité de maintenir le chèque comme outil des transactions commerciales », mettant en garde contre la « mort du chèque » ; car cela, selon lui, « impactera négativement l’économie ».
Il a proposé une approche progressive pour traiter les infractions, afin de donner au citoyen l’opportunité de régulariser sa situation ; de plus, il a suggéré que les poursuites s’éteignent dès le paiement du montant du chèque, en annulant le « crime du chèque » entre époux et en le considérant comme un conflit civil, et en incluant les infractions liées aux chèques sans provision avec des pénalités alternatives (bracelet électronique) au lieu de l’emprisonnement direct.
Le ministre a ajouté que « le chèque reste garanti par la signature de son titulaire », précisant que la loi considère le signataire responsable du chèque, indépendamment de la propriété d’origine, appelant les députés à « réfléchir au nombre de parlementaires qui ont été condamnés en raison de chèques », affirmant que le domaine pénal « doit prendre en compte que tout citoyen est susceptible de commettre des erreurs », espérant « l’abrogation des poursuites pénales dans les affaires de chèques à l’instar des autres pays du monde ».