On s’attend à ce que la consommation d’électricité dans les centres de données augmente de « plus du double » d’ici 2030, selon un rapport publié par l’Agence internationale de l’énergie le jeudi 10 avril 2025.
Parallèlement, l’intelligence artificielle pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour produire et consommer de l’électricité de manière plus efficace, d’après le premier rapport de l’agence sur les répercussions de l’intelligence artificielle sur le secteur de l’énergie.
La part des centres de données dans la consommation mondiale d’électricité était d’environ 1,5 % en 2024, mais ce chiffre a augmenté de 12 % par an au cours des cinq dernières années. L’intelligence artificielle générative nécessite une puissance de calcul énorme pour traiter les informations accumulées dans d’immenses bases de données.
Actuellement, les États-Unis, l’Europe et la Chine représentent ensemble environ 85 % de la consommation des centres de données.
Les grandes entreprises technologiques prennent de plus en plus conscience de leur besoin croissant en énergie. Google a signé l’année dernière un accord pour obtenir de l’électricité provenant de petites centrales nucléaires afin de renforcer sa position dans la course à l’intelligence artificielle.
Microsoft, de son côté, utilisera de l’énergie provenant de nouvelles centrales sur l’île de Three Mile, site du pire accident nucléaire aux États-Unis, lors de la fusion nucléaire en 1979.
Avec les taux actuels, les centres de données devraient consommer environ 3 % de l’énergie mondiale d’ici 2030, selon le rapport. La consommation électrique de ces centres atteindra 945 térawattheures d’ici 2030.
Selon le rapport, « cela dépasse légèrement la consommation totale actuelle d’électricité du Japon. L’intelligence artificielle est le principal moteur de cette croissance, en plus de la demande croissante pour d’autres services numériques ».
Le rapport indique qu’un seul centre de données avec une capacité de 100 mégawatts peut consommer une quantité d’énergie équivalente à ce qu’il faut pour 100 000 foyers. Toutefois, il a été noté que les nouveaux centres de données actuellement en construction pourraient consommer autant que le besoin de deux millions de foyers.
L’agence, basée à Paris, a déclaré que « l’intelligence artificielle a le potentiel de transformer le secteur énergétique au cours de la prochaine décennie, entraînant une augmentation de la demande en électricité des centres de données à travers le monde tout en ouvrant de grandes opportunités pour réduire les coûts, accroître la compétitivité et limiter les émissions ».
L’agence a également rapporté que la croissance des centres de données conduira inévitablement à une augmentation des émissions de carbone liées à la consommation d’électricité, passant de 180 millions de tonnes de dioxyde de carbone actuellement à 300 millions de tonnes d’ici 2035. Ce chiffre demeure néanmoins faible par rapport aux émissions mondiales totales estimées à 41,6 milliards de tonnes en 2024.
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