Des centaines de citoyens maliens se sont rassemblés devant l’ambassade d’Algérie à Bamako, lors d’une manifestation de colère qui reflète l’escalade de la tension populaire envers leur voisin algérien. Les manifestants ont scandé des slogans virulents, accusant l’Algérie de protéger des groupes armés sur son territoire, de leur fournir refuge et financement, et certains ont même avancé que l’Algérie aurait abattu un drone aux « yeux des terroristes ».
Ce mouvement de protestation s’inscrit dans un contexte de sentiment croissant parmi la population malienne, qui estime que l’Algérie ne joue plus le rôle de parti neutre dans les questions de sécurité de la région, mais s’est plutôt transformée en un bouclier politique et militaire permettant aux mouvements sécessionnistes et extrémistes de s’étendre et de s’installer le long des frontières. Des participants à la manifestation ont affirmé que l’Algérie offrait une protection aux personnes recherchées, leur fournissant un havre sûr tout en fermant les yeux sur leurs déplacements, en contradiction avec les règles diplomatiques et l’esprit de coopération régionale.
La jeunesse en colère a qualifié l’Algérie d’État hors-la-loi, l’accusant de saboter le processus de paix au Mali et de semer la discorde au sein du tissu social. Les manifestants ont rejeté ce qu’ils considéraient comme une ingérence flagrante dans les affaires internes de leur pays, affirmant que l’Algérie agissait comme si elle vivait sur une autre planète, ne se préoccupant ni de la stabilité des nations voisines, ni des droits des peuples à la sécurité et à la souveraineté.
La manifestation, qui s’est déroulée sous le regard des forces de sécurité, n’a pas donné lieu à des incidents violents, mais a porté des messages politiques très fermes, illustrant l’ampleur du changement d’humeur de la population malienne envers l’Algérie, un pays qui s’est longtemps présenté comme un médiateur impartial dans les crises du Sahel. Cependant, selon les protestataires, son comportement sur le terrain révèle une autre réalité, cherchant à redessiner les cartes d’influence, même si cela doit se faire au prix du sang malien.