Rabat, 31 mai 2025 – C’est un véritable pavé dans la mare que vient de lancer l’écrivain et journaliste algérien Anouar Malek, en présentant ce samedi à Rabat son dernier ouvrage, Polisario-Iran : les secrets du terrorisme de Téhéran à Tindouf. Dans un style incisif et nourri de documents classés confidentiels, Malek révèle l’ampleur insoupçonnée de la coopération entre les milices du Polisario et les bras idéologiques et armés du régime iranien.
L’événement, organisé à l’initiative du Front des Forces Démocratiques (FFD), a attiré une assistance attentive, tant le sujet brûle les lignes rouges de la géopolitique maghrébine. L’auteur y dévoile les résultats d’années d’investigations minutieuses, appuyées par des fuites inédites provenant des services de renseignement syriens, recueillies au lendemain de l’effondrement du régime de Bachar Al-Assad. Ces révélations, à la fois glaçantes et étayées, établissent que des centaines d’éléments du Polisario ont été embrigadés par les milices iraniennes, envoyés combattre en Syrie, formés au Liban par le Hezbollah, et recyclés comme relais militaires et idéologiques de l’Iran dans le nord-ouest africain.
Mais au-delà de l’endoctrinement et de la formation paramilitaire, c’est un réseau tentaculaire d’influence et de déstabilisation que dépeint l’auteur. Les camps de Tindouf seraient devenus, selon lui, des laboratoires d’ingénierie religieuse et militaire, où officiers iraniens et stratèges du Hezbollah séjournent librement pour implanter une présence furtive, mais déterminée. Loin d’être de simples collaborateurs, les éléments du Polisario se mueraient en véritables extensions de la force Al-Qods, au service d’un projet d’infiltration du Maghreb et du Sahel.
Anouar Malek ne s’arrête pas à la dimension idéologique. Il affirme que ces milices sont aussi les chevilles ouvrières d’un trafic d’armes tentaculaire, alimentant l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne. Les munitions et équipements reçus de leurs soutiens iraniens ne serviraient pas uniquement à l’entraînement ou à la propagande, mais seraient détournés puis revendus à prix d’or à des groupes terroristes, alimentant un marché parallèle où l’idéologie se mêle au profit. Cette économie clandestine, selon lui, érige le Polisario en acteur central d’un chaos régional parfaitement huilé.
Prévu pour paraître prochainement en arabe, français, anglais et espagnol, l’ouvrage se présente comme un réquisitoire méticuleusement documenté, destiné à mettre fin à l’hypocrisie diplomatique qui continue de fermer les yeux sur les agissements troubles des séparatistes et leurs connexions internationales. Anouar Malek signe ici un coup de force intellectuel et politique : faire éclater une vérité dérangeante, celle d’un séparatisme devenu l’un des instruments favoris de l’Iran pour projeter son influence, non plus seulement au Moyen-Orient, mais désormais au cœur même de l’Afrique du Nord.