Les participants à une table ronde organisée hier, vendredi 30 mai, à Tétouan, ont recommandé le développement de la législation marocaine afin de faire face aux défis croissants liés à la cybercriminalité, tout en mettant l’accent sur la protection des libertés et la consolidation de la responsabilité légale et morale.
Cette rencontre, qui s’est tenue à la maison des avocats, a rassemblé avocats, journalistes et universitaires, et a été organisée en coordination entre le barreau local et le bureau régional du Syndicat national de la presse et des métiers de l’information, en partenariat avec le laboratoire des sciences de l’information, de la communication et du discours de l’École supérieure des enseignants.
Les discussions, qui ont duré plus de quatre heures, ont abouti à un ensemble de recommandations, dont la nécessité d’adapter la loi n° 08-09 relative à la protection des données personnelles aux nouvelles réalités numériques et aux normes internationales. Les intervenants ont également souligné l’importance d’établir une législation spécifique pour les réseaux sociaux et de pénaliser la violence numérique sous toutes ses formes.
Les participants ont insisté sur l’importance de moderniser les lois afin de suivre les transformations rapides dans le journalisme numérique, et de trouver un équilibre clair entre la garantie de la liberté d’expression et la lutte contre le discours de haine, la diffamation et la désinformation, qui sont devenus courants dans les médias numériques.
La conférence a également abordé la montée des fake news et leur impact sur l’opinion publique, surtout dans un contexte marqué par l’expansion des plateformes de réseaux sociaux. Les interventions ont mis en lumière les limites des mesures répressives actuelles et la nécessité de les faire évoluer dans une approche respectant les droits constitutionnels tout en affrontant les défis technologiques rapides.
Plusieurs intervenants ont appelé à renforcer la formation spécialisée des juristes et des journalistes dans le domaine numérique, ainsi qu’à établir des mécanismes durables pour la vérification des informations. Ils ont également demandé d’intégrer l’éducation numérique dans les programmes scolaires dès les premières étapes, et de développer des capacités spécifiques pour protéger les enfants des dangers de l’espace numérique.
Parmi les autres recommandations, il a été suggéré d’émettre un code spécifique pour les crimes numériques, et d’organiser une large conférence nationale avec la participation d’experts en droit, en médias et en société civile, afin de fournir une base législative avancée prenant en compte les données techniques et juridiques.
Cette rencontre a révélé une prise de conscience croissante de la nécessité d’une législation flexible et d’une formation professionnelle continue pour protéger la société contre les violations numériques, sans compromettre la liberté d’expression et de publication, qui demeurent des piliers essentiels de tout système démocratique.