La cour de première instance de Kénitra a rendu ce soir son verdict dans l’affaire de la « corruption à la maternité » qui a secoué l’hôpital El-Zamouri, en prononçant des peines lourdes à l’encontre d’une médecin, d’une sage-femme et de complices, après leur implication dans l’extorsion d’une femme enceinte au sein de la salle d’accouchement.
La présidente du tribunal, la juge Naïma Azdik, a prononcé une peine de cinq ans de prison ferme à l’encontre de la médecin, avec une interdiction d’exercer pendant dix ans. La sage-femme a écopé de quatre ans de prison ferme, tandis que chacun des deux complices a été condamné à trois ans de détention. Un agent de sécurité privé de l’hôpital a quant à lui été condamné à un an de prison.
Les détails de l’affaire remontent à une plainte déposée par le mari de la femme enceinte auprès du parquet, signalant qu’elle avait été victime d’une extorsion financière s’élevant à 2000 dirhams en échange de son accouchement. Le parquet a réagi rapidement en chargeant la brigade de police judiciaire d’organiser une opération de surveillance pour interpeller les suspects en flagrant délit.
L’opération a été menée par une agente sous couverture, déguisée en proche de la parturiente, qui est entrée dans la salle d’accouchement accompagnée de la sœur de la concernée. Une fois que la sage-femme a reçu le montant demandé, l’agente l’a interpellée. Cependant, l’intervention a été contrariée par la résistance de femmes de ménage qui pensaient qu’il s’agissait d’un conflit familial, avant que la police n’intervienne pour arrêter les suspects.
Les enquêtes ont révélé un réseau de pratiques illégales au sein de l’hôpital, où des services qui devraient être gratuits sont devenus un moyen de profit rapide au détriment des souffrances des femmes enceintes. Cette affaire a de nouveau mis en lumière la réalité du secteur de la santé publique, suscitant des appels à renforcer la surveillance au sein des établissements hospitaliers.