Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a affirmé que le Maroc a accumulé une expérience pionnière en matière de gouvernance des institutions et des entreprises publiques, grâce à des années de réformes et d’initiatives structurelles qui ont renforcé l’efficacité de ce secteur. Elle a expliqué que les institutions et entreprises publiques font aujourd’hui face à de nouveaux défis concernant l’efficacité, la transparence et la réalisation d’un impact social tangible, dans un contexte où les attentes des citoyens et les pressions économiques augmentent.
Lors de l’ouverture du séminaire « Présentation des lignes directrices de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la gouvernance des institutions publiques marocaines », auquel ont participé des hauts responsables des institutions publiques marocaines, Fettah a souligné que le processus de réforme a récemment été renforcé avec la publication de la version révisée de « la charte des bonnes pratiques de gouvernance des institutions et des entreprises publiques », parue au Journal officiel le 28 avril 2025. Elle a ajouté que l’objectif de ce document est de promouvoir la transparence, la responsabilité et l’efficacité à travers un ensemble de recommandations régissant la relation entre l’État et ces institutions ainsi que leur gestion.
La ministre a noté que cette rencontre, organisée par le ministère de l’Économie et des Finances et l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État, en partenariat avec l’OCDE, s’inscrit dans le cadre de la réforme et de la modernisation du secteur des institutions et des entreprises publiques. Elle a affirmé que ces institutions constituent un pilier essentiel de la croissance économique au Maroc, en contribuant à des secteurs vitaux tels que l’énergie, le transport, les infrastructures et les services de base, tout en jouant un rôle crucial dans le maintien de la cohésion sociale et territoriale.
Fettah a expliqué que le contexte actuel, marqué par une hausse des attentes des citoyens et des pressions financières et économiques, nécessite une réévaluation du système de gouvernance de ces institutions. Elle a insisté sur la nécessité de renouveler les mécanismes de gestion, d’améliorer la performance et la responsabilité afin d’assurer l’atteinte des objectifs visés. Elle a ajouté que cette rencontre représente une occasion d’échanger sur les meilleures pratiques et de renforcer les efforts vers une gestion stratégique et durable des institutions et des entreprises publiques.
Dans ce cadre, la ministre a indiqué que la version révisée des lignes directrices sur la gouvernance des institutions publiques, adoptée en octobre 2024, offre un cadre de référence solide et renforce les orientations que le Maroc a commencé à mettre en œuvre, telles que le renforcement de l’autonomie opérationnelle des institutions et la garantie d’un suivi rigoureux de leur performance. Elle a également souligné que l’OCDE demeure un partenaire de référence dans ce domaine, grâce à son soutien continu à travers des missions d’assistance technique et l’échange de meilleures pratiques.
Abdelatif Zghnoun, directeur général de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État, a présenté une « initiative structurelle » consistant à créer une classification « GUIDE » (Governance Upgrading Initiative for Development and Excellence), le premier cadre national de ce type inspiré des normes internationales. Il a expliqué que cette classification comprend une charte de gouvernance qui reflète les orientations de l’OCDE et vise à valoriser les entités publiques engagées dans des démarches de transparence, d’intégrité et d’amélioration continue en matière de gouvernance.
Zghnoun a salué l’existence d’une nouvelle charte de gouvernance pour les institutions et entreprises publiques, la considérant comme une étape organisationnelle importante visant à transformer le secteur public vers l’efficacité, la transparence et la responsabilité. Il a affirmé que l’adoption des lignes directrices de l’OCDE constitue une étape cruciale, mais que le véritable critère d’avancement réside dans l’application de ces principes et leur appropriation par les acteurs sur le terrain.