L’intelligence artificielle dans le domaine médical : trois questions au professeur Amal Bourkia

L’intelligence artificielle dans le domaine médical : trois questions au professeur Amal Bourkia

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L’intelligence artificielle dans le domaine médical : Trois questions au professeur Amal Bourqia

L’intelligence artificielle a révolutionné le domaine médical, où elle est désormais utilisée pour la numérisation des dossiers médicaux, les systèmes de diagnostic et de traitement intelligents, contribuant ainsi à améliorer les services de soins de santé.

Dans une interview accordée à l’Agence Marocaine de Presse, à l’occasion de la publication de son ouvrage « Le médecin à l’ère de l’intelligence artificielle », le professeur Amal Bourqia, spécialiste des maladies rénales et de la transplantation d’organes, met en lumière les objectifs de ce livre et les moyens de tirer parti de l’intelligence artificielle en tant qu’outil de soutien au progrès scientifique et médical, ainsi que les défis éthiques auxquels ce secteur fait face et comment suivre l’évolution mondiale.

Votre livre intitulé « Le médecin à l’ère de l’intelligence artificielle » vient d’être publié. Quels sont les principaux thèmes de cet ouvrage ?

Ce livre vise à mettre en lumière ce que l’intelligence artificielle peut offrir aux médecins et à la médecine, ainsi que les aspects positifs pouvant être exploités pour développer le domaine médical. L’auteur combine une analyse scientifique avec une dimension humaine, tout en soulignant comment préserver la médecine humaine dans un monde numérique.

L’actualité du livre provient du fait que l’intelligence artificielle apporte de nombreuses contributions au domaine médical, en particulier en ce qui concerne l’utilisation de systèmes intelligents et l’aide au diagnostic et au traitement, ainsi que pour les analyses radiologiques et biologiques. Grâce à l’intelligence artificielle, le monde s’oriente aujourd’hui vers une compréhension plus globale sur le plan médical, permettant une transition de la médecine curative à la médecine préventive.

À travers la réalité virtuelle et les modèles de simulation numérique, l’intelligence artificielle ouvre de grandes perspectives et opportunités de formation pour les étudiants en médecine en particulier, et pour les médecins en général.

Lorsqu’on évoque l’intelligence artificielle, la question éthique surgit souvent, notamment quant au degré de dépendance des humains vis-à-vis de celle-ci et la possibilité qu’elle remplace l’humain dans plusieurs professions. Quelle est votre vision de cela dans le domaine médical ?

La question éthique est cruciale en médecine. Les médecins et tous les acteurs concernés doivent travailler intensément sur ce sujet, surtout en l’absence d’une législation qui encadre ce domaine. Par exemple, en cas d’erreur médicale lors de l’utilisation d’un appareil ou d’une technologie d’intelligence artificielle, il est difficile de déterminer qui est responsable : est-ce le médecin ? L’ingénieur qui a conçu l’appareil ? La société fabricante ou l’hôpital où il a été utilisé ?

Il y a également un risque de perte de l’aspect humain dans la relation entre le patient et le médecin, ce qui soulève la question de savoir si la machine ou l’intelligence artificielle remplacera le médecin ou interférera dans la relation avec le patient. De ce point de vue, je pense que la responsabilité incombe au médecin, qui doit utiliser la machine au service de l’humain tout en veillant à préserver la place et le rôle essentiels du médecin.

Dans ce contexte, nous avons besoin de sensibilisation, de compétence médicale capable de prendre des décisions et d’utiliser les services de la machine, plutôt que de se fier entièrement à celle-ci, qui deviendrait alors maîtresse du médecin, du patient et de l’humanité en général.

Dans le cadre du développement numérique observé au Maroc, surtout en ce qui concerne l’utilisation des technologies modernes dans le domaine médical, peut-on dire que nous sommes capables de suivre l’évolution mondiale ?

Bien sûr, nous avons la capacité de suivre cette évolution et ces technologies, mais une question se pose concernant l’aspect économique : quel est le coût de ces traitements, qui ne devrait pas augmenter en raison de l’introduction de nouvelles technologies ?

Il est également nécessaire d’investir dans la formation à plusieurs niveaux, en généralisant l’enseignement de l’intelligence artificielle aux étudiants en médecine, les jeunes médecins en exercice étant aussi appelés à s’engager dans cette dynamique, afin de fournir des compétences capables de traiter efficacement ces technologies et, par conséquent, de suivre cette évolution.

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