Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement, a suscité un large débat après ses récentes déclarations touchant à l’institution militaire, en raison de son appel à cesser toute forme de coopération avec Israël, y compris la coopération militaire.
Lors d’une réunion de l’unité politique du Parti « Al-Moubadara » (le Croissant lumineux), Benkirane n’a pas hésité à exprimer son rejet de la participation d’éléments de l’armée israélienne aux manœuvres « African Lion » qui se sont déroulées sur le sol marocain, considérant que « cela n’est pas acceptable ni sur le plan juridique, ni démocratique, ni national ». Ce positionnement constitue une rupture avec les normes du débat politique et une atteinte injustifiée aux décisions souveraines.
Les déclarations du secrétaire général du Parti de la justice et du développement ont visé à critiquer des décisions relevant des prérogatives militaires et souveraines du Royaume, à un moment où les orientations de l’État reposent sur une vision stratégique plus large, dépassant les calculs politiques étroits.
Des observateurs estiment que Benkirane a à nouveau opté pour un discours populiste, n’hésitant pas à porter atteinte à l’institution militaire marocaine, sans tenir compte de la sensibilité de la période et des subtilités géopolitiques qui régissent les actions du Royaume dans un environnement régional très complexe.
Les propos du secrétaire général du Parti de la justice et du développement relancent la question des limites des positions partisanes lorsqu’il s’agit des politiques stratégiques de l’État, surtout quand elles proviennent d’un ancien chef de gouvernement qui a été partie prenante de la prise de décision et qui comprend parfaitement les enjeux de sécurité et militaires.
Des analystes soulignent que les indications de Benkirane à l’égard de l’institution militaire, sous couvert de solidarité avec la Palestine, soulèvent des inquiétudes quant à l’exploitation de questions humanitaires pour servir des agendas partisans, rappelant que l’institution militaire opère dans le cadre d’un respect total des constantes nationales et des orientations supérieures de l’État, loin des surenchères politiques.
Ils mettent en garde contre le risque de mêler l’institution militaire à des batailles discursives qui ne servent ni la cause palestinienne ni le consensus national, affirmant que le débat sur des enjeux stratégiques doit rester sous le contrôle des institutions de l’État et ne pas être suspendu à des discours émotionnels qui ne tiennent pas compte des intérêts supérieurs du Maroc.