Celui qui entre dans la bataille avec une épée en bois ne peut être blâmé s’il ne fait pas tomber l’avion…

Celui qui entre dans la bataille avec une épée en bois ne peut être blâmé s’il ne fait pas tomber l’avion…

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Il n’est pas juste de soumettre le match du Wydad de Casablanca contre Manchester City à des critères d’analyse footballistique classiques fondés sur 90 minutes de jeu, un schéma tactique contre un autre, et 11 joueurs contre 11. Car cela constitue une double injustice : une injustice pour les joueurs qui ont combattu avec bravoure, et une injustice pour une équipe entière qui a essayé de faire face à une machine footballistique européenne fonctionnant sur une logique économique et technique totalement déconnectée de la réalité locale.

Nous sommes ici confrontés à des écarts énormes, indéniables : le budget du Wydad représente à peine 1 % de celui de Manchester City. La plupart de ses joueurs n’ont jamais participé à des compétitions de haut niveau, tandis que leur adversaire compte des stars ayant disputé des finales de Coupe du Monde et de Ligue des Champions, sous la direction de l’un des plus grands esprits tactiques de l’histoire du football moderne, Pep Guardiola.

Dans de telles conditions, il était illusoire d’attendre du Wydad un match équilibré. Cependant, les joueurs ont fait preuve d’un niveau de courage et de discipline qui mérite le respect, tentant de réduire les écarts par leur engagement et leur combativité. Certains éléments, notamment les joueurs étrangers, ont démontré qu’une bonne formation, même avec des ressources limitées, peut faire la différence. Ils ont apporté un équilibre et une sérénité en défense au sein d’une équipe parfois en proie à des erreurs de placement et à une certaine confusion. L’attaque, quant à elle, manquait d’un véritable finisseur capable de concrétiser les demi-occasions, ce qui aurait pu prolonger le rêve.

Tactiquement, Benahssim a mis en place un plan équilibré entre une défense organisée et des contre-attaques rapides, tentant ainsi de réduire les espaces et d’entraver les transitions fluides de Manchester City. Malgré les écarts techniques, il a réussi à motiver ses joueurs à s’engager dans ses instructions et à presser le porteur du ballon dans des moments cruciaux. L’exploitation par les joueurs du Wydad de la rapidité des contre-attaques, notamment sur les ailes, constituait une menace clairement identifiable, bien que percer la défense adverse s’avérât difficile. La stratégie reposait sur la patience et la cohésion, en essayant d’amener l’adversaire à commettre des erreurs, ce qui a conféré à l’équipe un certain avantage psychologique malgré le score.

Cependant, malgré le résultat, le Wydad n’est pas totalement ressorti perdant de cette rencontre. L’image qu’il a présentée était honorable au regard de ses capacités, et les bénéfices dépassent le cadre du terrain. Cette expérience signifie énormément pour des joueurs qui ont découvert la différence entre le amateurisme et le professionnalisme, et pour le club qui peut capitaliser sur cette apparence pour améliorer son image sur le marché et vendre certains de ses stars à des prix plus élevés, tout en renforçant sa position continentale et internationale. Ce match représentait une leçon concrète sur ce que le football marocain doit entreprendre s’il souhaite se positionner parmi les grands : un investissement véritable dans la formation, la confiance accordée aux entraîneurs locaux, et la création d’un environnement compétitif qui fasse émerger le meilleur, plutôt que d’attendre des miracles de la bravoure des joueurs qui affrontent l’avenir avec des outils du passé.

Le Wydad dispose encore de réelles chances dans la course aux étapes suivantes. Les deux prochains affrontements contre la Juventus et Al Ain ouvrent la voie à des résultats positifs, surtout que chaque équipe présente des points faibles exploitables. La Juventus, qui traverse une période de transition, et Al Ain, qui cherche à s’imposer, représentent des adversaires sur lesquels il est possible de jouer et d’en tirer parti pour se qualifier ou, à tout le moins, laisser une empreinte significative dans le tournoi. Cela offre au Wydad un incitatif supplémentaire pour continuer à se battre avec intelligence et détermination.

Quant aux supporters du Wydad, ils constituent un élément fondamental de l’identité et de l’esprit combatif de l’équipe. Leur soutien inconditionnel, leurs chants incessants et leur fidélité sans limites ont été une source d’énergie inépuisable pour les joueurs, qui ont vu dans leurs supporters la vraie représentation de leur force et de leur courage. Cette ténacité et cet engagement collectif font du Wydad plus qu’une simple équipe : c’est une entité vibrante de vie et de détermination, suscitant l’admiration et le respect de tous.

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