Un membre du Congrès américain, Joe Wilson, soutenu par des députés des deux partis, républicain et démocrate, a proposé un projet de loi visant à classer le Front Polisario comme une « organisation terroriste étrangère ». Cette initiative a suscité de vives réactions et introduit de nouveaux éléments dans le dossier du Sahara occidental.
Le projet de loi se fonde sur plusieurs accusations portées contre le Polisario, notamment son implication dans des réseaux de trafic d’armes et de drogues dans la région du Sahel. Il est également accusé de violer le cessez-le-feu et de cibler des civils marocains dans des zones de contact au Sahara.
Les législateurs se sont appuyés sur des rapports de think tanks américains tels que la « Heritage Foundation » et l’« Hudson Institute », qui évoquent un soutien iranien présumé au front, ainsi que l’utilisation de drones dans des opérations militaires. Ce partenariat a été décrit comme un triangle entre l’Algérie, l’Iran et la Russie, posant une menace pour la sécurité en Afrique du Nord et de l’Ouest.
Le projet bénéficie d’un soutien rare à travers les lignes partisanes, avec la participation du député démocrate Jimmy Panetta aux côtés de Joe Wilson. Ce dernier a affirmé que la loi vise à protéger les intérêts américains et à contrer l’expansion iranienne en Afrique.
Cette étape coïncide avec un soutien croissant de Washington envers le Maroc, que les États-Unis considèrent comme un pilier de la stabilité régionale. Le Maroc joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation de ses frontières occidentales.
En Europe, une association de victimes du terrorisme dans les îles Canaries a appelé à inclure le Polisario sur la liste des organisations terroristes, en se basant sur des attaques antérieures visant des citoyens espagnols.
Des organisations de défense des droits humains soulignent des pratiques coercitives dans les camps de Tindouf, notamment le recrutement d’enfants et la restriction de la liberté de circulation, considérant cela comme des violations du droit internationale humanitaire.
Si la loi est adoptée, plusieurs impacts directs sont à prévoir :
– Le gel des avoirs financiers du front au sein du système américain.
– L’interdiction de toute interaction avec des entités apportant un soutien matériel ou politique au Polisario.
– Un embarras diplomatique pour les alliés du front, notamment l’Algérie, sur la scène internationale.
Ce projet de loi changera-t-il l’équilibre des forces dans le conflit ? Après cinq années suivant la reconnaissance par l’administration Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, Washington reste engagé dans cette position, surtout face à la montée des menaces sécuritaires et de l’influence russe dans le Sahel. Certes, classer le Polisario comme une organisation terroriste contribuera à renforcer la stabilité en Afrique du Nord et de l’Ouest.