Dans une époque où les nations se précipitent vers « les rêves de richesse », et où les peuples convolent en juste part de développement telle des mouches attirées par le miel, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a pris la parole dans son discours du trône, non pas pour nous vendre des illusions, ni pour nous dire ce que nous aimons entendre, mais pour poser le doigt sur la plaie, et déclarer : « Le progrès n’a de sens que s’il est inclusif, juste, s’étendant des plaines aux montagnes, des côtes aux frontières. »
Le Roi l’a dit, y a-t-il quelqu’un pour écouter ?
Oui, nous l’avons entendue… mais nous l’avons déjà entendue par le passé. La différence cette fois-ci, c’est qu’un vent nouveau souffle sur l’ancien « modèle de développement », une nouvelle donne face aux « conseils inactifs », une mise en lumière du « différentiel territorial » qui a divisé le Maroc en deux : un Maroc qui construit des gratte-ciel et un Maroc qui se bat pour trouver de l’eau dans les canaux.
D’un discours au sommet… à un tremblement de terre sous les sièges
Le Roi n’annonce pas des intentions, mais il signale la fin d’une période et le début d’une autre. Il le fait avec des mots réfléchis, mais qui véhiculent des messages clairs : il n’y a plus de place pour un Maroc à deux vitesses. Il n’y a aucune justification à garder en poste des responsables qui dorment à Rabat tout en gouvernant des régions qu’ils n’ont visités que par la météo.
Il l’a dit sur le ton de l’État : assez de ce Maroc à deux vitesses !
Et il l’a dit avec les mots du citoyen : rétablissez l’honneur des zones oubliées.
Lorsque la terre gémit… la volonté se réveille
Et n’oublions pas que le discours du trône est survenu après le séisme d’Al-Haouz. Cet événement a révélé que le citoyen peut s’endormir tranquillement sur des décombres d’illusions apaisantes. Cependant, ce que le Maroc a accompli, en démontant rapidement les tragédies, a ravivé notre ancienne foi qu’il y a dans ce pays des gens qui aiment leur patrie plus que les paroles.
Le Royaume entre dans le club des « grands émergents »
Quand Sa Majesté le Roi a déclaré : « Le Maroc a rejoint le club des pays émergents », il ne parlait pas de place protocolaire, mais de mérite. En temps de guerres économiques, de crises sanitaires et de secousses politiques, le Maroc a réussi à établir des ponts de gaz, et non des tuyaux de discorde, et à exporter de l’électricité au lieu d’exporter des problèmes.
Y a-t-il une explication à tout ce progrès ?
La réponse est simple et complexe : il y a un Roi qui sait ce qu’il veut… et un peuple qui attend d’être compris.
Un mot… avant de clore cet article :
« Oui, le Roi a parlé… mais quand parleront ceux à qui il a confié l’exécution ? »