Le Maroc envisage d’adopter une nouvelle solution pour renforcer la flexibilité de son système électrique, en recourant à des navires de génération d’électricité turcs, dans le cadre de sa transition énergétique vers les énergies renouvelables et pour répondre à la demande croissante en énergie.
La société turque Karadeniz Energy, spécialisée dans la production d’électricité à partir de centrales flottantes, a confirmé que le Royaume constitue un marché prometteur et stratégique, compte tenu de sa position de leader dans le domaine des énergies renouvelables et de son recours croissant au gaz naturel.
Lors de sa participation au Forum africain de l’énergie, Ali Hajij, vice-président des ventes de l’entreprise en Afrique, a souligné que Karadeniz Energy propose au Maroc des solutions flexibles basées sur le gaz naturel liquéfié, incluant des navires flottants ainsi que des unités de stockage et de regazéification (FSRU), permettant au Royaume d’importer du gaz de diverses sources à des prix compétitifs, tout en assurant une alimentation électrique fiable et immédiate.
Il a précisé que ces solutions offrent une alternative de transition idéale pour sécuriser l’énergie, sans nécessiter d’investissements à long terme dans des infrastructures terrestres, ce qui est jugé approprié pour le Maroc en attendant l’achèvement du projet de pipeline de gaz entre le Nigeria et le Maroc. Ces navires flottants permettent également une diffusion rapide de l’énergie et une adaptabilité en fonction des besoins, en utilisant des moteurs multicarburants, y compris le gaz naturel liquéfié et les combustibles liquides.
Karadeniz Energy se positionne comme l’un des principaux acteurs mondiaux dans ce domaine, offrant ses services dans plus de 17 pays, dont 10 pays africains, avec une capacité opérationnelle dépassant 1 700 MW sur le continent. Ces navires fournissent ce qui est désigné comme une « chaîne de valeur prête », allant de l’importation de gaz et de son stockage, jusqu’à sa regazéification puis la génération d’électricité connectée directement aux réseaux nationaux.
Ce projet envisagé s’inscrit dans la continuité des expériences d’autres pays arabes tels que l’Irak, le Liban, le Soudan et la Syrie, qui ont opté pour ce modèle énergétique pour surmonter les crises d’approvisionnement en électricité. Cependant, le Maroc, selon les analystes, propose un contexte différent, cherchant à intégrer ce modèle comme une option complémentaire dans une stratégie énergétique ambitieuse visant à atteindre un équilibre durable et harmonieux.