La commune de Tameslouht, aux abords de Marrakech, connaît une situation de forte agitation tant sur le plan sécuritaire qu’informationnel suite à l’éclatement d’un scandale relatif à une violation grave de la vie privée, impliquant un homme d’affaires marocain de nationalité française. Ce dernier possède une villa luxueuse dans la région de Chérifia, qu’il a transformée en projet touristique destiné à une clientèle élitiste, louée via la plateforme Airbnb pour des tarifs atteignant jusqu’à 30 000 dirhams par jour.
Des sources concordantes ont confirmé que la villa avait récemment accueilli plusieurs touristes étrangers, dont de jeunes Américains et Suisses. Ce qui avait débuté comme un séjour agréable s’est rapidement mué en une expérience traumatisante lorsque les visiteurs ont remarqué des comportements suspects, tels que la fouille de leurs bagages et l’intrusion dans leurs chambres en leur absence.
Ces éléments ont éveillé les soupçons des invités, qui ont décidé de filmer la situation avant de quitter pour une balade en ville. À leur retour, leurs inquiétudes ont été confirmées par des indices flagrants de violations de leur intimité, ce qui les a conduits à déposer une plainte officielle auprès des gendarmes.
À la suite de cela, des agents du centre judiciaire de Bab Doukkala se sont rendus sur les lieux et ont ouvert une enquête approfondie, révélant des éléments choquants. Lors de la perquisition, des appareils électroniques sophistiqués, des chargeurs, des téléphones et des caméras dissimulées ont été découverts, installés dans des endroits stratégiques, notamment dans les chambres et les salles de bain.
Les investigations ont révélé que le propriétaire se livrait à des enregistrements clandestins des clients, capturant des moments privés, y compris lors de douches et dans des situations intimes. Les recherches ont également mis en lumière qu’il avait précédemment travaillé pour une société européenne spécialisée dans la production de contenus pornographiques, ce qui explique la méthode professionnelle utilisée pour l’installation des caméras et l’enregistrement des vidéos.
Les enquêtes ont également mis à jour l’existence d’un « bar clandestin » au dernier étage de la villa, proposant des boissons alcoolisées de contrebande à des prix variant de 2000 à 6000 dirhams la bouteille, sans aucun permis légal.
Sur ordre du procureur, plusieurs disques durs et téléphones ont été saisis, soupçonnés de contenir des centaines d’heures d’enregistrements vidéo. Ceux-ci ont été envoyés pour expertise technique afin de déterminer la nature du contenu enregistré et le nombre de victimes potentielles.
Les touristes suisses ont quitté le Maroc après avoir été entendus par la police judiciaire et ont par la suite partagé leur expérience choquante à travers des médias européens. Le journal a reçu une copie de cet enregistrement télévisé documentant certaines des scènes où les touristes ont découvert les abus dans la villa.
Cette affaire a suscité une large indignation au sein de l’opinion publique, surtout qu’elle porte atteinte à la réputation du secteur touristique marocain, un domaine vital et délicat lié à l’image du pays à l’international. Des acteurs professionnels ont appelé à renforcer la surveillance des villas destinées à la location quotidienne, en les intégrant dans le cadre juridique du tourisme, avec des sanctions effectives contre quiconque porte atteinte aux droits et à la dignité des visiteurs.
La deuxième audience du procès du suspect doit se tenir dans les prochains jours, suscitant une grande attente, tandis que l’enquête se poursuit pour déterminer s’il y a d’autres complices ou des personnes au courant des agissements dans la villa.