Le Maroc présente le projet du gazoduc nigérian aux investisseurs américains
Le magazine français “Jeune Afrique” a révélé que l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc a dépêché un haut responsable au Texas, aux États-Unis, dans le but de présenter le projet de “gazoduc africain atlantique” aux investisseurs américains afin d’accélérer son financement.
Selon la source, ce vaste projet, qui s’étend sur 6900 kilomètres, vise à transporter le gaz naturel nigérian à travers 11 pays d’Afrique de l’Ouest pour atteindre le Maroc, puis l’Europe. Le coût total du projet est estimé à plus de 26 milliards de dollars. Le magazine précise que la partie reliant le Nigeria à la Côte d’Ivoire coûte 7 milliards de dollars, celle entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal 8 milliards, tandis que la section finale du Sénégal au Maroc s’élève à 11 milliards de dollars.
“Jeune Afrique” cite Noufel El Darari, directeur des projets financiers de l’Office national des hydrocarbures et des mines, qui a déclaré lors du Forum énergétique américo-africain à Houston que le gaz est “l’épine dorsale de la transition énergétique vers les énergies vertes”. El Darari a ajouté, selon la source, que le projet contribuera à l’exploitation des ressources naturelles inexploitées en Afrique et à la promotion de l’inclusion sociale par la création d’importantes opportunités d’emploi.
Le magazine français met en avant que le projet a suscité un intérêt particulier lors du forum, étant le seul à avoir fait l’objet d’une présentation détaillée devant des responsables américains. Il a rapporté également que l’organisateur du forum, James Chester, a confirmé que “les États-Unis regardent les affaires africaines sous un nouvel angle” et que ce projet offre aux investisseurs américains l’occasion de soutenir la sécurité énergétique et la croissance dans 13 pays africains.
La même source rappelle que le projet, officiellement lancé en décembre 2016, constitue une priorité marocaine, bien qu’il soit une initiative conjointe avec la compagnie nationale nigériane de pétrole, comme en témoigne la visite du responsable marocain à Houston.
“Jeune Afrique” affirme que le projet progresse de manière significative, mentionnant la signature d’un accord gouvernemental international avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ainsi que 11 protocoles d’accord. El Darari a révélé, selon cette source, que les Émirats arabes unis ont récemment rejoint la liste des partenaires financiers du projet aux côtés de la Banque islamique de développement, du Fonds de l’OPEP et de la Banque européenne d’investissement.
Le responsable marocain a déclaré que l’équipe du projet est “à quelques semaines” de lancer les appels d’offres pour les premières phases, précisant que tout excédent de gaz, après avoir satisfait aux besoins des pays africains, pourra être exporté vers l’Europe. La source a également noté que le gazoduc pourrait être utilisé dans le futur pour transporter de l’hydrogène vert.
